Sans identité, que serions-nous ? Elle fonde l’accès à la propriété, au compte bancaire, aux soins, à la scolarisation, au vote… Or, avec l’avènement d’internet au sein de nos sociétés, l’identité, devenue numérique, est sujette à d’innombrables enjeux. Que recouvre-t-elle exactement ? Savez-vous qu’avec l’apparition des blockchains et des projets s’appuyant sur ces technologies pour certifier notamment des documents, l’identité numérique pourrait évoluer, passer d’un mode centralisé (où l’individu transmet son identité à des organisations sur le web en s’y connectant après création d’un identifiant et mot de passe) à un mode décentralisé, basé sur des normes internationales (où il détiendrait son propre portefeuille d’identité numérique) ? L’Europe s’y intéresse de très près. Des projets ont déjà vu le jour, notamment en Afrique pour certifier des diplômes, établir un cadastre etc. Si, dans les sociétés où l’Etat n’avait pas encore réussi à répondre à ces besoins, cette technologie est un progrès indéniable, en sera-t-il de même dans nos sociétés contemporaines ? Leur utilisation à grande échelle ne serait-elle pas de nature à bouleverser un certain nombre de systèmes existants (bancaires, assuranciels etc.) et de réglementations ? Serions-nous à l’aube de l’adoption d’un nouveau paradigme ?

Jacques-André Fines Schlumberger, juriste de formation et docteur ès- sciences de l’information et de la communication, enseignant à l’Université Panthéon-Assas, entrepreneur et cofondateur de l’Association Blockchain for  Good, viendra nous éclairer sur ces nouveaux enjeux structurants liés aux blockchains et à l’identité numérique et nous apporter sa vision des évolutions possibles, devant peut-être nous amener, d’ores et déjà, à réfléchir et innover en matière réglementaire à l’échelon tant national, qu’européen qu’international.

Matinale animée par Martine Le Gall