Actualités Eurogroup et ECOFIN à la suite du sommet européen du 23/10
Monday 24 October 2011 Eurogroup - ECOFINCONSEIL EUROPÉEN: réfléchir à une taxe sur
les transactions financières
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - La France et
l'Allemagne ont rappelé à l'ensemble de leurs partenaires européens
« leur attachement à la mise en place d'une taxe sur les
transactions financières », a dit dimanche 23 octobre Nicolas
Sarkozy, le président de la France, à l'issue du Conseil européen
qui a planché notamment sur la préparation du sommet du G20, à
Cannes (3-4 novembre). Le Conseil européen, dans ses conclusions,
estime qu'il convient de « réfléchir à l'instauration d'une taxe
sur les transactions financières à l'échelle mondiale et de faire
avancer les travaux sur cette question ».
Ces discussions « auront leur prolongement »
dans le cadre du G20. M. Sarkozy a demandé à l'ensemble des
partenaires de l'UE de « nous aider, de ne pas trop critiquer car
chaque zone dans le monde a ses propres problèmes ».
« Je soutiens absolument l'idée d'une taxe sur les
transactions financières », a dit Angela Merkel. Cette taxe est une
« obligation morale, politique et économique », a conclu M.
Sarkozy.
M. Sarkozy a déclaré aussi qu'il faudra que l'UE
trouve mercredi 26 octobre un accord qui « apaise la crise
financière ». « Ce qui nous permettra de préparer, avec
l'Allemagne, le G20 où d'autres décisions doivent être prises pour
réguler la mondialisation et permettre au monde de retrouver le
chemin de la croissance mondiale ».
Les Pays-Bas trouvent l'idée sympathique, mais ils
ont des préoccupations si cela ne se fait qu'au niveau
européen.
Dans ses conclusions, le Conseil européen juge
nécessaire d'agir résolument en vue de « maintenir la stabilité
financière, de rétablir la confiance et de soutenir la croissance
et la création d'emplois ». Au sommet de Cannes, il conviendrait
également que de réels progrès soient accomplis dans les domaines
suivants: - la réforme du système monétaire international
(renforcer les instruments de surveillance et de gestion des crises
et assurer une meilleure coordination des politiques économiques et
monétaires, se garder de tout protectionnisme financier) ; - le
renforcement de la réglementation et de la surveillance du secteur
financier (mise en œuvre des accords de Bâle, réforme des produits
dérivés de gré à gré ainsi que des principes et normes en matière
de rémunération, lutter contre les paradis fiscaux et réduire la
dépendance excessive à l'égard des notations de crédit, réfléchir à
l'instauration d'une taxe sur les transactions financières à
l'échelle mondiale) ; - la lutte contre la volatilité excessive des
cours des produits de base (renforcement de la transparence des
marchés des produits de base, amélioration du fonctionnement et de
la réglementation des marchés des produits dérivés) ; - l'action en
faveur de la reprise économique mondiale et d'une croissance
durable et inclusive (programme de négociations actif à l'OMC, y
compris pour les pays les moins développés, mise en œuvre du
programme du G20 pour le développement et renforcement de la
dimension sociale de la mondialisation) ; - mesures visant à
accroître la libéralisation des échanges internationaux et à
résister au protectionnisme (plan crédible servant de base à
l'achèvement du cycle de Doha pour le développement, approches
novatrices pour renforcer le système commercial multilatéral) ; -
la lutte contre le changement climatique. (LC)
CONSEIL EUROPÉEN: les pièces du puzzle se
mettent en place
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Les Européens
ont progressé tout au long du week-end dans leurs travaux devant
mener à une réponse exhaustive à la crise de la dette souveraine.
Au niveau des ministres des Finances, ils ont marqué un accord,
samedi, sur un effort de recapitalisation accru du secteur bancaire
qui avoisinerait les 110 milliards d'euros d'ici 2012. La solidité
du secteur bancaire constitue un des éléments de la réponse en
gestation qui sera dévoilée mercredi 26 octobre à l'issue de deux
nouveaux sommets, d'abord à Vingt-sept puis à Dix-sept.
Recapitalisation bancaire.
Les turbulences financières observées depuis le précédent sommet de
l'Eurozone ont dégradé la situation sur les marchés de la dette des
pays en difficulté. Par ricochet, les détenteurs de dette fortement
exposés à cet endettement public ont vu leur situation financière
fragilisée. Le cas le plus emblématique concerne la plongée en
bourse des valeurs bancaires françaises exposées à la dette grecque
et italienne. Sous la pression internationale du FMI et notamment
des États-Unis, les Européens ont fini par reconnaître la nécessité
d'accroître les efforts déjà entrepris en matière de
recapitalisation du secteur bancaire.
Il faut « un régime coordonné » pour recapitaliser
les banques, a souligné M. Van Rompuy. Les Vingt-sept accueillent
favorablement « les progrès » qu'a enregistrés, à vingt-sept, le
Conseil Écofin en vue d'un renforcement de la solidité de la
cinquantaine de banques européennes d'importance systémique. Selon
eux, « les mesures constitueront un composant essentiel du paquet
global dont les autres éléments feront l'objet d'un accord lors du
Sommet de l'Eurozone du 26 octobre ». « Ces décisions n'auront de
sens que dans le contexte des autres décisions qui doivent être
adoptées en partie lors du Sommet de la zone euro », a considéré le
ministre polonais des Finances Jacek Rostowski. Selon lui, toutes
ces décisions devront réussir à mettre en place un « pare-feu qui
devrait bloquer la dissémination du virus de la Grèce aux autres
États ».
Après dix heures d'intenses négociations, les
ministres des Finances auraient marqué un accord sur une
méthodologie à deux options: l'une fixant à 9% du ratio le noyau de
fonds propres après comptabilisation des obligations souveraines à
la valeur de marché, l'autre fixant à 9,5% le même ratio. Les pays
du sud de l'Europe ont critiqué cette méthodologie qui,
schématiquement, tendrait à privilégier les banques du nord,
principales détentrices de titres de dette allemands.
Mme Merkel a confirmé que la procédure de
recapitalisation suivra la séquence suivante: les banques
concernées devront d'abord lever des fonds sur les marchés ou céder
des actifs. Si nécessaire, elles pourront faire appel aux
dispositifs publics nationaux. En dernier recours et sous
condition, le fonds européen de sauvetage sera mobilisé. « Il faut
que les épargnants ne perdent pas d'argent, que les clients des
banques aient confiance en elles, et que l'économie ait les crédits
nécessaires pour fonctionner et retrouver le chemin de la
croissance », a dit M. Sarkozy sur la question bancaire. « Nous
allons anticiper les règles (bancaires) prudentielles pour que, dès
2012, ces règles puissent s'appliquer à nos banques », a-t-il
ajouté. Rappelant que la recapitalisation bancaire concerne «
l'ensemble des 27 États membres », M. Cameron a estimé que des
progrès ultérieurs étaient encore nécessaires.
Grèce. Dans la nuit de
vendredi à samedi, l'Eurogroupe a évalué les rapports sur la
situation économique et budgétaire de la Grèce et sur la
soutenabilité de sa dette publique que la 'troïka' (Commission
européenne, FMI, BCE) a élaborés dans le cadre de sa mission de
suivi à Athènes. « Nous avons marqué notre accord sur le versement
de la prochaine tranche d'assistance financière à la Grèce »,
déclarent les ministres des Finances de la zone euro dans un
communiqué. Le versement devrait avoir lieu « dans la première
quinzaine de novembre », sous réserve de l'approbation du
FMI. Cette décision représente « une étape
positive qui suit l'adoption (jeudi, NDLR) des nouvelles mesures
pour le parlement grec qui garantiront le respect des objectifs
budgétaires pour 2012 », a estimé le ministre grec des Finances
Evángelos Venizélos. Selon lui, ces mesures constituent la base
pour la mise au point du « nouveau programme » d'ajustement
économique grec qui assurera la viabilité à long terme de la dette
grecque.
Pour autant, même si l'effort de consolidation
budgétaire grec est « substantiel » (7% depuis mai 2010),
l'Eurogroupe constate que les défis que les Grecs doivent continuer
à affronter demeurent « étendus ». La situation macro-économique
s'est « détériorée » depuis la dernière mission d'évaluation
(récession de 5,5% en 2011). Les ministres appellent les autorités
grecques à faire de nouveaux progrès en matière de « réformes
structurelles et de privatisations ». La mise en œuvre de ces deux
volets du programme grec ont en effet pris du retard, une situation
qui irrite les bailleurs de fonds internationaux. Et l'Eurogroupe
de conclure en confirmant qu'un deuxième sauvetage verra le jour «
avec une combinaison appropriée d'un soutien public additionnel et
une participation du secteur privé ».
PSI. La grave récession en
Grèce, conjuguée à une dégradation ultérieure de la valeur des
obligations helléniques, contraint les Dix-sept à réviser les
modalités du 2ème plan de sauvetage grec formulé en juillet
.Celui-ci prévoyait une aide publique (110 milliards d'euros), une
participation nette et 'volontaire' du secteur privé (37 milliards)
sur la période 2011-2014. Évaluée à 21% en juillet, la décote
opérée sur les titres grecs sera cette fois supérieure, le chiffre
de 50% tenant la corde. Selon la troïka, une décote de 50% des
titres grecs est en effet nécessaire pour ramener la dette grecque
à un niveau de 120% du PIB national. Évalué à plus de 350 milliards
d'euros, l'endettement du pays a dépassé cette année 160% du PIB.
Remettre la dette grecque sur une trajectoire durable est un
exercice périlleux dans la mesure où la contribution du secteur
privé doit demeurer volontaire afin d'éviter un défaut du pays.
« Les négociations avec les banques viennent de
débuter. Nous les menons en vue d'un résultat solide qui montre que
la situation de la Grèce est saine à long-terme », a indiqué Mme
Merkel.
EFSF. Afin d'éviter la
contagion de la crise de la dette à des pays au cœur de l'Eurozone,
les Dix-sept réfléchissent au moyen d'optimiser la force de frappe
du fonds européen de sauvetage sans augmenter le niveau de leurs
garanties nationales. Déjà mobilisée pour venir en aide à l'Irlande
et au Portugal, la Facilité intergouvernementale EFSF possède une
capacité effective de prêt de 440 milliards d'euros. Elle est
désormais en mesure de racheter, sous condition, des titres de
dette directement à des pays émetteurs et sur les marchés
secondaires. Elle peut aussi aider un pays, ne faisant pas l'objet
d'un programme international, à stabiliser son système bancaire.
Mais le fonds n'a pas les moyens de secourir l'Italie ou
l'Espagne.
« Sept options » étaient sur la table, a indiqué
samedi la ministre autrichienne des Finances Maria Fekter. « Deux
modèles » sont désormais envisagés: « aucun de ces deux modèles
n'englobe la Banque centrale européenne », a-t-elle souligné. La
France aurait abandonné l'idée de créer un lien entre l'EFSF et la
BCE qui attribuerait au fonds un accès illimité aux liquidités de
la Banque. L'Allemagne est opposée à cette solution qui, selon
elle, enfreint les traités qui gravent dans le marbre
l'indépendance de la BCE. Elle souhaite que le fonds européen
fournisse des garanties sur une partie des obligations souveraines
les plus risquées.
Une implication accrue du Fonds monétaire
international est également à l'étude. Selon le quotidien français
Les Échos, une entité spécifique, créée sous l'égide du FMI et
alimentée par des États qui le souhaitent, épaulerait le FESF dans
ses efforts de stabilisation de la zone euro. Dans la partie de
leurs conclusions relative au Sommet du G20 à Cannes dans dix
jours, les Vingt-sept sont justement d'avis que le FMI devrait être
doté des « ressources adéquates pour assumer ses responsabilités
systémiques » auxquelles contribueraient les pays à la balance
commerciale large excédentaire. Interrogé sur l'hypothèse d'une
aide venant des pays émergents, M. Barroso a spécialement fait
référence à cette phrase.
Stratégie de croissance.
Engluée dans la crise de la dette souveraine, l'Europe a besoin de
croissance pour prouver aux investisseurs qu'elle a les moyens
d'affronter ses défis budgétaires. Sont concernés au premier chef
les pays qui, comme l'Italie, sont en manque de compétitivité et
ont vu les coûts du refinancement de leur dette augmenter. Les
Européens mettent clairement la pression sur Rome afin que les
autorités italiennes accélèrent la mise en œuvre de leur programme
d'austérité et réforment structurellement l'économie du pays (voir
autre nouvelle).
« Stimuler la croissance est essentiel », a considéré
M. Van Rompuy. Pour la chancelière allemande Angela Merkel, « la
stabilité de l'euro est étroitement liée à la façon dont l'Europe
peut stimuler la croissance et l'emploi ». M. Sarkozy a estimé que
l'Irlande, qui était au bord de la faillite en 2008, est un pays
sortant progressivement de la crise. Grâce aux efforts du
gouvernement portugais, les choses au Portugal vont dans la bonne
direction, a-t-il affirmé. S'agissant de l'Espagne, grâce aux
efforts du gouvernement de M. Zapatero, l'Espagne n'est plus en
première ligne. M. Cameron a insisté sur la nécessité que les
décisions à venir sur le renforcement de la convergence économique
respectent « l'intégrité » du marché unique.
M. Barroso a présenté aux Vingt-sept la vision de la
Commission sur « les sources européennes de croissance », au
premier rang desquelles l'achèvement du marché intérieur. « Nous
pouvons et devons faire davantage. Faute de quoi, nous risquons de
perdre en compétitivité », a-t-il exhorté, en mettant en garde
contre le risque d'« une décennie perdue » en Europe. La Commission
recommande d'exploiter le potentiel du marché unique numérique et
du commerce international, d'aider les PME au moyen du
capital-risque et d'optimiser la contribution des fonds structurels
européens. D'ici au Conseil européen de décembre, elle présentera
une liste de propositions à traiter de manière accélérée. (MB avec
AN/CG/MD/LC/FG/JK/DDstage)
(AE) CONSEIL EUROPÉEN: Van Rompuy préside les
sommets de la zone euro
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Comme le
souhaitaient la France et l'Allemagne surtout, le Conseil européen
a décidé, dimanche 23 octobre à Bruxelles, de nommer au moins
jusqu'à nouvel ordre Herman Van Rompuy pour présider les réunions
des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro. Il cumule dès
lors pour le moment (c'est ce qu'il faisait jusqu'alors dans la
pratique) les fonctions de président du Conseil européen et de
président des sommets de la zone euro.
Le Conseil européen précise, dans le texte des
conclusions, que « le président du sommet de la zone euro sera
désigné par les chefs d'État ou de gouvernement de la zone euro
lors de l'élection du président du Conseil européen et pour un
mandat de durée identique ». Dans l'attente de cette élection, les
sommets de la zone euro seront présidés par l'actuel président du
Conseil européen, M. Van Rompuy, dont le mandat se termine en mai
2012.
Ces sommets qui réunissent les 17 pays qui ont adopté
la monnaie unique ont pris une importance accrue au sein de l'UE
avec la crise de la dette souveraine et de la Grèce. Ils sont
appelés à l'avenir à être pérennisés, à raison d'au moins deux fois
par an.
M. Van Rompuy préside depuis décembre 2009 le Conseil
européen, en vertu du nouveau Traité de Lisbonne. Avec sa double
casquette, il aura notamment pour mission de coordonner au plus
haut niveau les travaux de l'Union monétaire, tout en assurant la
liaison avec les pays de l'UE n'utilisant pas la monnaie commune.
Le nouveau rôle de M. Van Rompuy devrait être fortement encadré en
raison de la prééminence de la chancelière allemande Angela Merkel
et du président français Nicolas Sarkozy qui entendent rester à la
manœuvre dans la zone euro.
La grogne monte chez les non membres de la zone euro.
Certains des dix États de l'UE non membres de la zone euro se sont
plaints dimanche de la volonté croissante des États utilisant la
monnaie commune de prendre des décisions sans les consulter. C'est
pourquoi, le texte des conclusions précise que: « Le président du
sommet de la zone euro tiendra les États membres ne faisant pas
partie de la zone euro étroitement informés de la préparation des
sommets ainsi que de leurs résultats ».
Certains pays supportent de moins en moins la
propension de leurs pairs de la zone euro à vouloir se réunir entre
eux, à renforcer le pilotage en commun de leurs économies et à
décider sans les pays qui ne partagent pas la monnaie commune. Aux
yeux des pays tenus à l'écart des décisions importantes de la zone
euro, c'est le projet de l'Union européenne à vingt-sept pays qui
est vidé progressivement de sa substance au profit d'une Europe à
deux vitesses.
« La crise de la zone euro affecte toutes nos
économies, y compris celle du Royaume-Uni », a dit le Premier
ministre britannique, David Cameron. « Il est dans l'intérêt du
Royaume-Uni que les pays de la zone euro règlent leurs problèmes.
Mais cela devient dangereux -et j'en ai parlé franchement avec
eux-, s'ils prennent des décisions vitales pour les autres pays du
marché unique, comme des décisions sur les services financiers qui
concernent tout le marché unique », a insisté M. Cameron. En
conséquence, les Britanniques et d'autres pays ont exigé et obtenu
qu'un sommet réunissant tous les pays de l'UE soit aussi convoqué
mercredi à Bruxelles en plus du sommet de la zone euro.
Les dirigeants des pays non membres de la zone euro
ont reçu le soutien du président de la Commission européenne, José
Manuel Barroso, qui voit d'un mauvais œil la montée en puissance de
la zone euro. « Il ne devrait pas y avoir de séparation entre la
zone euro et le reste de l'Union européenne », a dit M. Barroso. La
Commission européenne est préoccupée par ce qu'elle perçoit comme
une tendance grandissante à la gestion « intergouvernementale » de
l'Europe par Paris et Berlin. La France milite en faveur d'une
montée en puissance de la zone euro en tant qu'entité à part pour
donner corps à son idée de gouvernement économique. Mais ce point
de vue n'est pas partagé par tous les dirigeants de la zone euro.
Les Pays-Bas et la Finlande viennent ainsi de lancer une mise en
garde en estimant que « tous les États membres doivent être
impliqués dans les décisions » pour préserver la prospérité
économique du continent, dans une lettre cosignée par la Suède. Le
Danemark a estimé aussi que toutes les décisions importantes
doivent se prendre à 27.
Herman Van Rompuy s'est dit « tout à fait au courant
de toutes les sensibilités entre les deux ensembles. Nous ne
voulons pas instaurer de scission. La Commission a la
responsabilité de faire en sorte que tous les États membres soient
traités sur un pied d'égalité », a-t-il assuré.
Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a déclaré:
« Nous sommes très favorables à une intégration continue de l'UE, y
compris de la zone euro, car au contraire de certains États de
l'UE, la Pologne déclare être disposée à entrer dans la zone euro,
après réaménagement de cette zone et après avoir rempli les
critères ». (LC avec MB/AN/CG/MD/FG/JK/DDstage)
CONSEIL EUROPÉEN: changement de traité à
l'étude pour réformer la zone euro
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Les
dirigeants de l'UE sont tombés d'accord dimanche 23 octobre pour
étudier d'éventuels changements du traité de l'UE pour améliorer le
fonctionnement de la zone euro et renforcer en particulier la
discipline budgétaire.
Il a été décidé d' « explorer les possibilités d'un
changement limité de traité », a déclaré Herman Van Rompuy, le
président du Conseil, qui a été chargé de rédiger un rapport sur le
sujet. Mais un tel changement ne se fera pas sans l'accord des 27
pays de l'Union européenne, a-t-il souligné. Dans ses conclusions,
le Conseil européen prend note de l'intention des chefs d'État ou
de gouvernement de la zone euro de réfléchir aux moyens de
renforcer davantage la convergence économique au sein de la zone
euro, d'améliorer la discipline budgétaire et d'approfondir l'union
économique, y compris en envisageant la possibilité d'apporter des
modifications limitées au traité. Le Conseil européen rappelle que
toute modification du traité doit être décidée par les vingt-sept
États membres. Le Conseil européen reviendra sur cette question en
décembre sur la base d'un rapport établi par le président du
Conseil européen en étroite coopération avec le président de la
Commission et le président de l'Eurogroupe.
L'Union européenne va ainsi dans le sens de Berlin
qui plaide pour une révision des traités afin de durcir la
discipline budgétaire et s'assurer que tous les États pratiquent la
rigueur et ne laissent pas filer leurs déficits publics. « Nous
avons examiné comment nous pouvons renforcer la discipline
budgétaire, à ce propos nous avons dit explicitement que des
changements de traité ne peuvent être exclus », s'est réjouie la
chancelière allemande Angela Merkel à ce sujet. Le chef de la
diplomatie allemande Guido Westerwelle avait été jusqu'à proposer
samedi de traduire devant la Cour de justice européenne les pays
trop laxistes. Le ministre finlandais aux Affaires européennes,
Alexander Stubb, a souhaité doter la Commission européenne des
mêmes pouvoirs à l'égard des États pour faire respecter la
discipline budgétaire que ceux dont elle dispose à l'égard des
entreprises pour faire respecter la concurrence sur le marché
unique. D'autres pays plaident pour une révision des traités,
sans forcément partager les ambitions de Berlin. Certains poussent
pour une révision des traités pour mettre en place des
euro-obligations qui permettraient de mutualiser la dette au sein
de la zone euro. Le Luxembourg s'est montré sceptique, redoutant
qu'on « ouvre la boîte de Pandore » en amorçant un changement de
traité. « Il ne faut pas ouvrir un nouveau champ de bataille », a
prévenu son chef de la diplomatie, Jean Asselborn.
Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, s'est
félicité que les 27 acceptent, dans les conclusions adoptées,
d'ouvrir le débat sur un renforcement du rôle du « commissaire
compétent » pour davantage de surveillance des budgets européens.
Cet alinéa dans les conclusions fait écho à l'idée émise, en
septembre dernier, par le Premier ministre néerlandais et son
ministre des Finances Jan Kees de Jager, de mieux doter le
commissaire le plus adéquat en instruments de sanctions pour
assurer la mise en œuvre de plus de discipline budgétaire par les
États membres. Les responsabilités élargies de ce commissaire
incluraient de pouvoir infliger des pénalités graduelles aux pays
trop laxistes sur leur budget (ceci n'implique pas changement
traité).
Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a déclaré:
« Tous se sont accordés sur le fait qu'il est nécessaire d'avoir un
contrôle plus intense et préventif pour que le genre de crise qu'on
connaît actuellement ne se répète pas à l'avenir dans la zone euro.
Nous sommes tombés d'accord également sur le fait qu'il faut
trouver une voie institutionnelle dans la modification du traité,
mais sans définir l'étendue et le tempo de ces changements ». Les
idées seraient notamment de « forcer une plus grande discipline
financière de certains États membres qui participent à la monnaie
unique ». « Il n'y a pas aujourd'hui un enthousiasme particulier
pour ces changements, mais un besoin politique existait et nous
l'avons respecté », a conclu M. Tusk.
David Cameron, le Premier ministre britannique, a dit
que les changements du traité ne seront possibles que si les 27
pays de l'UE sont d'accord. Il est peut-être nécessaire d'avoir un
changement limité du traité ainsi que des mesures pour intégrer les
économies, a ajouté M. Cameron.
CONSEIL EUROPÉEN: l'Italie doit respecter ses
engagements à réduire la dette
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - L'Italie doit
rassurer les marchés et ses partenaires de l'Union, à un moment où
ces derniers essayent de la soutenir face aux attaques
spéculatives. Elle doit se montrer crédible en prenant des
engagements fermes quant à l'exécution, dans les temps, des «
mesures courageuses » qu'elle a décidées en matière budgétaire et
de réformes structurelles. Ses partenaires attendent des gages en
ce sens lors du sommet qui aura lieu mercredi prochain.
Tel est en substance le message adressé par les
Vingt-sept au gouvernement italien, par la voix du président du
Conseil européen, Herman Van Rompuy, à l'issue du sommet
extraordinaire qui s'est tenu dimanche 23 octobre à Bruxelles. « On
demande un grand effort aux autorités italiennes, et je crois
qu'elles sont prêtes à le faire », a dit le président à propos des
mesures décidées par les autorités italiennes dans le cadre de deux
plans d'austérité visant à parvenir à l'équilibre budgétaire dès
2013 et à réduire une dette publique équivalente à 120% du PIB
(1.900 milliards d'euros), des réformes qui concernent à la fois la
réduction des déficits publics, et le marché du travail, les
entreprises publiques, les privatisations, la justice ou encore la
lutte contre la fraude.
Sous pression depuis plusieurs jours, le Premier
ministre, Silvio Berlusconi, a essayé de rassurer ses partenaires,
qui craignent que l'Italie ne relâche ses efforts d'assainissement,
notamment après les critiques formulées par la présidente du
patronat italien, Emma Marcegaglia, sur les retards dans la mise en
œuvre du plan d'austérité adopté par le gouvernement sous la
pression de la Banque centrale européenne. Dès son arrivée, le
Premier ministre italien a eu une série d'entretiens bilatéraux,
avec MM.Van Rompuy et Barroso, d'abord, avant d'être auditionné par
la chancelière Merkel et le président Sarkozy. « Nous avons dit
clairement à Silvio Berlusconi que l'Italie doit tout faire pour
être à la hauteur de ses responsabilités », a déclaré la
chancelière dans un point de presse commun avec le président
français, à l'issue de l'entretien. « La confiance ne naîtra pas
uniquement de la construction d'un pare-feu (…) L' Italie a une
dette publique importante. Il faut qu'elle soit réduite de manière
crédible dans les années à venir », a-t-elle ajouté, indiquant que
l'Italie devra porter son effort parallèlement sur des mesures de
relance de la croissance et de réduction de l'endettement. Le
président français a été tout aussi explicite: « Il n'est pas
question de faire appel à la solidarité des partenaires si on ne
fait pas les efforts nécessaires », faisant allusion au
renforcement en cours du Fonds européen de stabilité financière
dans le but de protéger l'Italie et l'Espagne. Très sûr de lui, le
premier ministre italien avait déclaré, à l'issue de l'entretien: «
Je n'ai jamais été recalé de ma vie lors d'un entretien
».
Un autre sujet de courroux au sujet duquel le Premier
ministre italien devra fournir des garanties à la France est le
respect du pacte tacite qui existait entre les deux pays au sujet
de la présence française au directoire de la Banque centrale
européenne. La France avait en effet soutenu la candidature de
Mario Draghi à la présidence de la banque à l'expiration du mandat
de Jean-Claude Trichet à charge de pouvoir récupérer un siège dans
le directoire, occupé actuellement par Lorenzo Bini Smaghi.
L'intéressé refuse cependant de démissionner, n'ayant pas été nommé
à la tête de la Banque d'Italie, comme il l'escomptait (le poste a
été attribué à Ignazio Visco). Le chef du gouvernement italien l'a
appelé samedi soir à « démissionner d'un poste qu'il occupe par la
volonté du gouvernement ». Mais il n'a aucun pouvoir pour forcer
cette décision.