Les défauts du défaut - Quelques clefs pour comprendre la crise de la dette souveraine
Thursday 17 November 2011 En Temps RéelLa crise de la dette souveraine de plusieurs pays de la zone Euro
menace la stabilité financière de l’Europe tout entière, et a
d’importantes répercussions internationales. La crainte d’un défaut
d’un des Etats de l’Eurozone s’est étendue de la Grèce à d’autres
pays. Les sommets se succèdent, et ne paraissent, à chaque fois,
qu’apporter des réponses partielles et insuffisantes aux
difficultés à traiter. Depuis quelques mois, il apparaît qu’au tout
premier rang des raisons qui rendent si difficile l’élaboration de
solutions viables, figure l’exposition massive du secteur financier
lui-même aux dettes des Etats de la zone. Si ces dettes perdent de
la valeur parce qu’elles n’ont plus la confiance des investisseurs,
et qu’il faut compenser l’impact de cette perte de valeur dans les
comptes des banques, les fonds propres additionnels à mobiliser
peuvent à leur tour avoir à être fournis, directement ou
indirectement par le FESF, par les Etats eux-mêmes : double
peine.
La crise a révélé des déséquilibres fondamentaux d’économies européennes qui ont de longue financé leur maigre croissance par la croissance quasiment constante de la dette publique et privée. Elle a conduit à prendre brutalement conscience du fait que le risque d’un défaut sur l’une des dettes souveraines de la région n’était plus théorique. En fait, personne n’était réellement prêt à envisager sérieusement cette éventualité. Du coup, les juristes n’ont pas élaboré un cadre satisfaisant pour ces dettes et sur la manière de faire face à un éventuel défaut sur l’une d’entre elles, les comptables débattent vigoureusement de la manière de valoriser les dettes menacées, et les agences de notation s’efforcent d’adapter leurs méthodes à ces cas de figure inédits. Ces trois sujets techniques (cadre juridique, comptabilisation, notation) ne font que rarement la une des journaux ; mais ils ont une grande importance dans la gestion effective de la crise.
En Temps Réel se réjouit de publier ici un cahier qui donnera à ses lecteurs les clefs de lecture qui leur permettront de mieux prendre en compte certaines des contraintes qui s’imposent aux politiques qui doivent gérer la crise, de mieux comprendre pourquoi certaines solutions sont adoptées, et aussi de se former leur propre idée sur quelques réformes souhaitables.
Gilles de MARGERIE est directeur général de Ricol Lasteyrie et vice-président d’En Temps Réel.
Hubert de VAUPLANE est avocat associé chez Kramer Levin Naftalis & Frankel, LLP et professeur associé à l’Université de Paris 2 Panthéon-Assas.
Tous deux s’expriment en leur nom personnel, et n’engagent en rien les institutions auxquelles ils appartiennent.
www.entempsreel.com
La crise a révélé des déséquilibres fondamentaux d’économies européennes qui ont de longue financé leur maigre croissance par la croissance quasiment constante de la dette publique et privée. Elle a conduit à prendre brutalement conscience du fait que le risque d’un défaut sur l’une des dettes souveraines de la région n’était plus théorique. En fait, personne n’était réellement prêt à envisager sérieusement cette éventualité. Du coup, les juristes n’ont pas élaboré un cadre satisfaisant pour ces dettes et sur la manière de faire face à un éventuel défaut sur l’une d’entre elles, les comptables débattent vigoureusement de la manière de valoriser les dettes menacées, et les agences de notation s’efforcent d’adapter leurs méthodes à ces cas de figure inédits. Ces trois sujets techniques (cadre juridique, comptabilisation, notation) ne font que rarement la une des journaux ; mais ils ont une grande importance dans la gestion effective de la crise.
En Temps Réel se réjouit de publier ici un cahier qui donnera à ses lecteurs les clefs de lecture qui leur permettront de mieux prendre en compte certaines des contraintes qui s’imposent aux politiques qui doivent gérer la crise, de mieux comprendre pourquoi certaines solutions sont adoptées, et aussi de se former leur propre idée sur quelques réformes souhaitables.
Gilles de MARGERIE est directeur général de Ricol Lasteyrie et vice-président d’En Temps Réel.
Hubert de VAUPLANE est avocat associé chez Kramer Levin Naftalis & Frankel, LLP et professeur associé à l’Université de Paris 2 Panthéon-Assas.
Tous deux s’expriment en leur nom personnel, et n’engagent en rien les institutions auxquelles ils appartiennent.
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