Capital Market Union, une vision pour l'Europe : enfin !
Wednesday 18 February 2015Pour la première fois depuis longtemps la Commission assume sa
responsabilité fondamentale : être un éclaireur pour une Europe
concrètement utile pour les 500 millions de citoyens. Eclaireur
cela veut dire faire en sorte que le travail législatif proposé au
parlement soit inspiré par une réelle vision, une stratégie
déclinable en politiques industrielles.
Dans la filière financière, ce que je comprends et attends de CMU c’est bien cela. Le seul regret est que cette démarche vienne après l’héritage des 41 directives Barnier.
Pourquoi cette démarche est-elle urgente et capitale ?
Les effets cumulés des nouvelles régulations changent radicalement le modèle de financement de l’Europe. Notre défi est de prendre ce virage sans rupture, dans des conditions permettant de renforcer la compétitivité de nos entreprises et l’efficience de notre épargne et en s’appuyant sur une industrie financière capable de faire face à ce défi. L’enjeu pour la France et l’Europe touche à la souveraineté. Comment s’assurer d’avoir le minimum de maitrise de nos capacités d’ingéniering financier et de financement en rapport avec notre ambition industrielle ? Le défi est réel. Notre base de départ est faible (20% de l’économie), le besoin va plus que doubler. La compétition sera vive pour nos acteurs face aux acteurs américains significativement plus puissants. Dans cette situation pour relever un tel défi, l’approche européenne traditionnelle, compter sur la concurrence pour régler les questions difficiles, serait un risque certain. On l’a vu dans la décision Nyse-Euronext-Deutsche-Borse, qui a conduit au renforcement du monopole US dans les dérivés avec prise de contrôle de Liffe. Le CMU ne peut donc avoir qu’une double mission :
Bien entendu, il ne s’agit pas de réinventer ce qui a déjà été fait. Il faudra faire œuvre pragmatique en partant du terrain et en comprenant en profondeur la logique et spécificité (vertueuse) de notre modèle assez différent du modèle américain pour trouver un chemin critique de convergence compétitive intégrant cette diversité qui fait que les régions du monde resteront durablement différentes.
Les priorités sont multiples, mais tirées par un objectif : augmenter la masse critique de la filière marché, acteurs et instruments, en privilégiant un pool d’épargne orienté long terme et fléché vers les entreprises en particulier ETI/PME et infrastructures (besoin de 650mds par an). Cette filière doit être capable d’intermédier une part significative de l’augmentation mondiale des actifs financiers (de 43 trillions usd à 125 en 2020) ou de répondre au besoin probable des entreprises européennes de +5 T usd, si elles utilisent les marchés comme aux US…. L’exemple français sur l’EuroPP va dans la bonne direction et est à reproduire dans d’autres secteurs (titrisation…). Mais la clef sera notre stratégie industrielle et le format de nos banques « universelles ». Il est difficile d’envisager à nouveau une directive sur la structure des banques sans passer d’abord par la phase de réflexion stratégique. Slogan ou vision ? Agissons sur les faits. Nous y sommes presque !
Document PDF
Dans la filière financière, ce que je comprends et attends de CMU c’est bien cela. Le seul regret est que cette démarche vienne après l’héritage des 41 directives Barnier.
Pourquoi cette démarche est-elle urgente et capitale ?
Les effets cumulés des nouvelles régulations changent radicalement le modèle de financement de l’Europe. Notre défi est de prendre ce virage sans rupture, dans des conditions permettant de renforcer la compétitivité de nos entreprises et l’efficience de notre épargne et en s’appuyant sur une industrie financière capable de faire face à ce défi. L’enjeu pour la France et l’Europe touche à la souveraineté. Comment s’assurer d’avoir le minimum de maitrise de nos capacités d’ingéniering financier et de financement en rapport avec notre ambition industrielle ? Le défi est réel. Notre base de départ est faible (20% de l’économie), le besoin va plus que doubler. La compétition sera vive pour nos acteurs face aux acteurs américains significativement plus puissants. Dans cette situation pour relever un tel défi, l’approche européenne traditionnelle, compter sur la concurrence pour régler les questions difficiles, serait un risque certain. On l’a vu dans la décision Nyse-Euronext-Deutsche-Borse, qui a conduit au renforcement du monopole US dans les dérivés avec prise de contrôle de Liffe. Le CMU ne peut donc avoir qu’une double mission :
- définir les conditions compétitives d’adaptation de l’intermédiation financière (bancaire, financière, investisseurs, assurance, infrastructures de marché) aux besoins de financement et de prise de risque des entreprises dans un objectif ambitieux de croissance,
- optimiser et renforcer la cohérence du cadre réglementaire (single rule book) pour l’aligner sur le couple croissance-stabilité.
Bien entendu, il ne s’agit pas de réinventer ce qui a déjà été fait. Il faudra faire œuvre pragmatique en partant du terrain et en comprenant en profondeur la logique et spécificité (vertueuse) de notre modèle assez différent du modèle américain pour trouver un chemin critique de convergence compétitive intégrant cette diversité qui fait que les régions du monde resteront durablement différentes.
Les priorités sont multiples, mais tirées par un objectif : augmenter la masse critique de la filière marché, acteurs et instruments, en privilégiant un pool d’épargne orienté long terme et fléché vers les entreprises en particulier ETI/PME et infrastructures (besoin de 650mds par an). Cette filière doit être capable d’intermédier une part significative de l’augmentation mondiale des actifs financiers (de 43 trillions usd à 125 en 2020) ou de répondre au besoin probable des entreprises européennes de +5 T usd, si elles utilisent les marchés comme aux US…. L’exemple français sur l’EuroPP va dans la bonne direction et est à reproduire dans d’autres secteurs (titrisation…). Mais la clef sera notre stratégie industrielle et le format de nos banques « universelles ». Il est difficile d’envisager à nouveau une directive sur la structure des banques sans passer d’abord par la phase de réflexion stratégique. Slogan ou vision ? Agissons sur les faits. Nous y sommes presque !
Document PDF