Les bienfaits d'une approche bottom up - Édouard-François de Lencquesaing (EIFR)
Monday 11 January 2016 AEFR Visit source websiteDepuis 2007, les régulateurs européens ont fait de la gestion des risques leur priorité. À tel point qu’ils en ont oublié que leur rôle était aussi de favoriser la compétitivité. Édouard-François de Lencquesaing, directeur général de l'European Institute of Financial Regulation (EIFR), revient sur les mesures à prendre pour développer la titrisation.
Décideurs. Quelles sont les pistes à développer pour améliorer la régulation financière ?
Édouard-François de Lencquesaing. Il faut redonner de la cohérence entre les objectifs stratégiques et les textes. Prenons l’exemple de la titrisation. D’un côté, on veut développer le financement de l’économie via le crédit bancaire, notre modèle culturel, et de l’autre, on contraint fortement les bilans. Un moyen de résoudre ce paradoxe est la mise en place de la titrisation pour partager le risque. Or, le coût prudentiel et opérationnel reste prohibitif. Cette mise en cohérence stratégique implique sur le fond une meilleure compréhension mutuelle et de la confiance entre politiques, régulateurs et industrie. C’est ce qui conduit à notre approche de « smart regulation » fondée sur la recherche de l’équilibre et l’analyse stratégique « métiers ». La Commission européenne a désormais compris les bienfaits d’une approche bottom up. La CMU est une démarche clé qu’il faut alimenter de manière volontariste et ambitieuse. La consultation « Call for evidence » est à ce titre cruciale : c’est l’occasion de mettre sur la table et de documenter de manière factuelle tous ces grains de sable et surcoûts économiques que nous ne cessons d’évoquer depuis des lustres ! La CMU, c’est aussi 32 axes de travail à court et moyen termes pour plus de compétitivité en diminuant le coût d’accès aux capitaux pour les entreprises et améliorer notre diversité : une union de financement reposant sur une union de proximité.
Propos recueillis par V. P.