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Benjamin Jayet, premier actionnaire avec 7% des actions - prêtées pour près de la moitié d'entre elles -, dépose sept résolutions améliorant le sort des actionnaires.

Monday 21 November 2016 AGEFI Visit source website

La tension est au maximum chez SoLocal. Au lendemain des déclarations alarmistes du directeur général, Jean-Pierre Remy, menaçant d’annuler l’assemblée générale du 15 décembre, c’est au tour des créanciers de prendre le relais. Le comité ad hoc des créanciers – regroupant Paulson, Monarch et Amber, pesant ensemble 37% de la dette – a confirmé hier soir son intention d’annuler la réunion du comité des créanciers prévu le 30 novembre «dans l’hypothèse où le groupe continuerait à être pris en otage par un groupe d’actionnaires incluant Monsieur Jayet et d’autres et dont l’unique objectif est de maximiser son profit à court terme». Immédiatement après cette annulation, les créanciers demanderaient le remboursement de la dette exigible. Une menace qui a fait chuter l’action SoLocal de 5,87% à 3,125 euros, lanterne rouge du SRD.

De quoi faire revenir au galop le spectre du redressement judiciaire, alors que la confiance était revenue avec l’arrivée d’Alexandre Loussert, de Jacques-Henri David, et d’Arnaud Marion au conseil. D’autant qu’ils sont arrivés à un nouvel accord avec les créanciers. «Il était urgent de renégocier rapidement pour ne pas déstabiliser l’entreprise, explique Arnaud Marion, nouvel administrateur de SoLocal. L’incertitude nuit à l’entreprise. Il est maintenant urgent que ce plan soit validé par les créanciers et par les actionnaires. C’est l’emploi de 4.500 collaborateurs qui est en jeu. Je déplore la stratégie du qui perd gagne car elle coûtera cher aux actionnaires et à l'entreprise.»

Coût de la dette élevé

En attendant, Benjamin Jayet revendique de négocier avec les créanciers comme premier actionnaire de SoLocal avec 7% du capital. Mais selon sa déclaration AMF du 5 octobre, près de la moitié de ses titres sont prêtés. En réalité, les premiers actionnaires seraient plutôt Rothschild et DNCA. De plus, Benjamin Jayet, qui était prêt à vendre ses titres au plus offrant, même aux créanciers, avant l’AG du 19 octobre, chercherait toujours des acheteurs, selon plusieurs sources proches du dossier.

Hier soir, Benjamin Jayet a demandé l’inscription de sept résolutions à l’ordre du jour de l’AG du 15 décembre. Il demande l’octroi de 7 actions gratuites pour 1 détenue (au lieu de 1,5 dans le plan actuel), l’attribution aux actionnaires (et pas seulement aux créanciers comme aujourd’hui) de 2 BSA par action au prix de 2 euros, une clause de «lock-up» de trois ans par tiers pour les créanciers, sa nomination et celle de Dominique Bernard et Jérôme Gallot au conseil, l’instauration d’un ratio d’équité de 25 entre le plus haut et le plus bas salaire de l’entreprise, et la suspension des jetons de présence jusqu’à la première distribution de dividendes.

Pour l’heure, SoLocal doit mettre en œuvre sa restructuration. «S’il est trop tôt pour accueillir des investisseurs industriels, nous voulons convaincre des investisseurs stables, par exemple des family offices à participer à l’augmentation de capital de 35 millions d’euros qui leur est réservée», poursuit Arnaud Marion. Bien que le coût de la dette résiduelle de 400 millions n’ait pas été modifié dans le plan et reste à un niveau élevé de 7 à 8%, «SoLocal devrait pouvoir refinancer sa dette dans les 18 mois suivant la restructuration, à un coût qui ne soit plus celui d’une dette high yield au regard de l’amélioration la rentabilité de l’entreprise», poursuit Arnaud Marion.