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Les Français méconnaissent les agrégateurs de comptes

Monday 10 February 2020 AGEFI Visit source website

Malgré les récents partenariats stratégiques noués entre ces acteurs et des banques françaises, ce service peine à percer.

Les agrégateurs de comptes sont une question d'âge. 55% des 18-24 ans connaissent ce type de service contre seulement 7% des 25-34 ans et 1% des 35-49 ans. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Square en 2019 auprès de 600 personnes. De manière générale, encore peu de Français sont au fait de cette fonctionnalité. «D’une part, le terme agrégateur de comptes n’est pas facile à comprendre. Par ailleurs, 57,6% des Français sont encore mono-bancarisés. Or, l’agrégation de comptes n’a d’intérêt que si vous êtes multi-bancarisés», explique Marc Campi, associé chez Square.

Sur les banques françaises proposant un service d’agrégation de comptes (le Crédit Agricole, La Banque Postale, la Caisse d’Epargne, LCL, BNP Paribas, et la Société Générale), seulement 34% du panel interrogé connaissent l’existence de ce service. Côté fintech, 23% des personnes interrogées ont entendu parler de l’application «Gérer mes comptes», 19% de Bankin’, contre entre 8 et 10% pour Linxo, Nestor ou Moneyboard.

Par ailleurs, 96% des Français ne connaissent pas le terme PFM (personal financial management) ​mais «53% se déclarent intéressés par des fonctionnalités d’alerte et de notification, 36% par des fonctionnalités de conseil et de prévision», souligne l’étude. En revanche, 14% des 18-24 ans connaissent le PFM. «Plus on est jeune, plus l’intérêt vis-à-vis des agrégateurs de comptes augmente. Les jeunes veulent que les choses soient simples, ce que permet le PFM», souligne Marc Campi. De même, un client multi-bancarisé aura tendance à connaître mieux le PFM qu'un client mono-bancarisé : 5% des clients d'une ou deux banques connaissent ce terme contre 17% des clients de cinq banques et plus.

Un véritable rôle de coach financier

Récemment, plusieurs banques françaises ont cherché à établir des rapprochements avec des agrégateurs de comptes. Il y a quelques jours, le Crédit Agricole a pris le contrôle de Linxo et BNP Paribas a également noué un partenariat stratégique avec Tink. «C’est un modèle de partenariats gagnant-gagnant entre les banques, les fintech et les fournisseurs de solutions de PFM. Les agrégateurs ont apporté un vrai service mais ils avaient du mal à trouver un modèle économique rentable. Les banques vont chercher à améliorer l’expérience de leurs clients dans la banque au quotidien, notamment grâce à l’intelligence artificielle (IA). La banque va vouloir devenir un vrai coach financier», précise Marc Campi​. De son côté, la fintech française Lydia a fait part de son intention de lancer un historique qui agrège les comptes bancaires.

La DSP2 permet aux utilisateurs d'agrégateurs de comptes d’être mieux protégés. Cette réglementation «prévoit la mise en place de ponts sécurisés pour le partage des données. Les banques ont ainsi l’obligation de fournir des données aux agrégateurs et en contrepartie les agrégateurs sont réglementés. A ce stade, la DSP2 patine encore un peu, il faut que les API [interface de programmation] fonctionnent. Les agrégateurs continuent de faire de l'extraction de données (screen scraping)», estime l'expert de Square. Mais pour ce dernier, l'intérêt des Français vis-à-vis des agrégateurs de compte n'en n'est qu'à ses débuts : «demain, grâce à la technologie et à la familiarisation des banques avec ces outils, les gens pourront mieux gérer leur argent au quotidien : leur banque ou leur agrégateur jouera un véritable rôle de coach financier.»