France : le projet de loi de régulation bancaire et financière présenté au Conseil des ministres
jeudi 17 décembre 2009 Assemblée NationaleLe texte se décline selon deux axes : un premier consacré à la
régulation, pour « tirer les grandes leçons de la crise », et un
second le financement de l'économie, pour « accompagner et
accélérer la reprise ». En revanche, il ne comprend pas les mesures
déjà prises cet automne concernant les paradis fiscaux et la prise
en charge par les banques du coût de leur supervision, ni leur
contribution au Fonds de garantie des dépôts, via la taxe
exceptionnelle sur les bonus 2010, qui sera intégrée dans le
collectif sur le grand emprunt.Focus sur:Titre 1
Renforcer la supervision des acteurs et des marchés
financiersL'article 1er crée un conseil de régulation
financière et du risque systémique. Cette nouvelle instance,
composée de représentants de la Banque de France et des autorités
du secteur financier, sera chargée de conseiller le ministre chargé
de l'économie dans la prévention et la gestion du risque
systémique. Il conviendra de tenir compte des travaux du futur
Comité européen du risque systémique dont la création fait l'objet
d'un règlement en cours de négociation au sein de l'Union
européenne. Le nouveau conseil pourra auditionner des
professionnels du secteur financier en tant que de besoin. Il
permettra également de renforcer le dispositif français de
négociation des normes internationales et européennes en matière de
régulation financière ; il pourra ainsi émettre des avis et des
prises de positions en amont du processus d'élaboration de ces
normes. L'article 2 donne au président de l'Autorité des
marchés financiers (AMF), ou à son représentant, la capacité de
prendre des mesures d'urgence restreignant les conditions de
négociation des instruments financiers pour faire face aux
situations exceptionnelles de marché ; cette mesure aurait pu
servir à l'AMF au cur de la crise pour interdire les ventes à
découvert (« short-selling »).Les articles 3 et 4
introduisent dans le droit français un contrôle des agences de
notation. Ils désignent l'AMF comme autorité responsable, en
France, du contrôle des agences de notation dans le cadre des
dispositions prévues par le règlement n° 1060/2009 du Parlement
européen et du Conseil du 16 septembre 2009 sur les agences de
notation de crédit, lequel induit des modifications du code
monétaire et financier. Sous l'impulsion de la Présidence française
de l'Union européenne, ce règlement européen a introduit un
enregistrement et un contrôle des agences de notation au niveau
européen.Les articles 5, 6 et 7 renforcent l'efficacité du
contrôle des groupes bancaires européens. Ils transposent les
dispositions d'ordre législatif de la directive 2009/111/CE du 16
septembre 2009 relative à la réglementation bancaire. L'article 5
transpose les dispositions relatives à l'échange d'information
entre autorités financières européennes. Les articles 6 et 7
introduisent en droit national les collèges de superviseurs qui
permettent au superviseur du pays d'origine responsable du contrôle
sur base consolidée d'organiser un dialogue rapproché avec les
superviseurs des pays d'accueil pour mettre en uvre de façon
cohérente la réglementation bancaire dans les groupes
transfrontières.Lire le projet de loi n°2165