Rapport annuel de la BCE sur ses activités prudentielles
lundi 27 mars 2017 BCEAvant-propos de M. Mario Draghi, président de la
BCE
Un secteur bancaire stable au service de l’économie est un élément
essentiel de la reprise au sein de la zone euro. Or, la principale
leçon que nous avons tirée de la crise est qu’une réglementation
solide et une surveillance prudentielle efficace sont des
composantes fondamentales de la stabilité du secteur bancaire. De
fait, la déréglementation excessive a été l’une des causes de la
crise financière mondiale. Des règles plus strictes applicables au
secteur financier et une meilleure supervision bancaire vont donc
de pair avec la volonté de raviver la croissance économique. Et des
progrès substantiels ont été accomplis, à l’échelle européenne et
mondiale. La supervision bancaire européenne a été mise en place en
novembre 2014. Elle a constitué une avancée décisive et posé les
fondements d’un secteur bancaire plus stable et d’une Europe plus
intégrée.
Ces dernières années, les banques européennes ont renforcé leur
capacité de résistance s’agissant de leurs fonds propres, de leur
endettement, de leur financement et de leur prise de risques. Elles
ont par conséquent été en mesure de résister à la crise économique
qui a secoué les marchés émergents, à la chute des cours du pétrole
et aux retombées immédiates du Brexit. Des banques en meilleure
santé peuvent également maintenir des flux de crédits réguliers, ce
qui est indispensable pour soutenir la reprise économique dans la
zone euro.
La supervision bancaire européenne a joué un rôle essentiel dans la
capacité de résistance du secteur. Exigeante et équitable, et mise
en oeuvre selon des normes élevées identiques dans toute la zone
euro, elle a instillé la confiance dans la qualité de la
surveillance prudentielle et, partant, dans la stabilité des
banques.
Il reste toutefois des défis à relever. La capacité du secteur
bancaire à soutenir pleinement la reprise au sein de la zone euro
est entravée par sa faible rentabilité, qui résulte notamment de
ses surcapacités, de ses inefficacités et des actifs gérés en
extinction qu’il détient. Il appartient aux banques elles-mêmes de
trouver, rapidement, les solutions adéquates à ces difficultés,
pour une reprise vigoureuse au sein de la zone euro.
La supervision bancaire européenne contribue grandement à renforcer
la stabilité du secteur bancaire de la zone euro. Elle assure
également une égalité de traitement, indispensable à l’émergence
d’un marché bancaire unique. Cela étant dit, nous devons finaliser
l’union bancaire si nous souhaitons que l’intégrité de ce marché
bancaire unique ne soit pas remise en cause. Nous avons mis en
place une supervision et une résolution communes au sein de la zone
euro. Nous devons à présent garantir aux déposants une sécurité
équivalente où qu’ils se trouvent.