Brexit : les Européens ne veulent pas d’un concurrent déloyal à leur porte
lundi 16 décembre 2019 AGEFI Visiter le site sourceAu lendemain des élections au Royaume-Uni, les responsables européens ont jeté les bases de la relation qu’ils souhaitent tisser avec les Britanniques. Ils craignent un dumping fiscal et social outre-Manche.
Les responsables européens ont unanimement salué vendredi le résultat des élections britanniques qui devrait permettre l’adoption définitive de l’accord de divorce négocié depuis trois ans avec le Royaume-Uni. Le retrait britannique devrait ainsi être effectif le 31 janvier 2020.
«L’accord doit être ratifié au plus vite», a exigé Emmanuel Macron, qui se projette déjà sur la seconde étape: la négociation d’un accord commercial régissant la future relation avec les Britanniques.
A l’occasion d’un Sommet européen organisé simultanément aux élections qui ont vu Boris Johnson obtenir une majorité absolue aux Communes, le Président français et ses partenaires européens ont jeté les bases de leur vision de cette relation future.
S’ils espèrent une relation «étroite», les chefs d’Etat et de gouvernement insistent dans leurs conclusions sur la nécessité d’un accord bâti sur «un équilibre entre droits et obligations et assurant des conditions équitables».
«Il y aura un concurrent à notre porte», a averti Angela Merkel qui veut croire que le Brexit peut les inciter, elle et ses partenaires, à être plus rapides dans leurs prises de décisions. Même son de cloche du côté du Président français qui a lancé : «nous ne pourrons pas conclure un accord commercial ambitieux sans convergence réglementaire, faute de quoi, il y aura du dumping, et cela, c’est impossible ».
Plus diplomatiquement, le Président du Conseil européen Charles Michel et la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen ont insisté sur la nécessité de «règles du jeu équitables» (level playingfield). «Il faut établir des relations de bons voisinage», a préconisé l’Allemande.
Les dirigeants européens ont aussi confirmé Michel Barnier dans ses fonctions de négociateur de l’Union européenne pour cette seconde étape du Brexit. Le Français doit être à pied d’œuvre dès le 1er février 2020.
D’ici là, la Commission proposera un mandat de négociation qui comportera les priorités européennes et devra être adopté par les Etats membres. La négociation est censée aboutir avant la fin de l’année 2020 - un délai jugé irréaliste, mais sur lequel Boris Johnson affirme ne pas vouloir revenir.