Préférences environnementales et valorisations sectorielles
mardi 24 septembre 2024 Banque de France Visiter le site sourceDocument de travail n°964. Cet article examine la nature dynamique des préférences pro-environnementales à travers une analyse des valorisations sectorielles sur les marchés boursiers mondiaux de 2018 à 2023. Nous classons les entreprises en trois groupes en fonction de leurs activités commerciales : « vertes » (par exemple, les énergies renouvelables), « neutres », et « brunes » (par exemple, celles extrayant des énergies fossiles). Nous estimons ensuite des régressions sur données de panel pour tester si l'appartenance à la catégorie sectorielle « verte » ou « brune » affecte les valorisations boursières. Nous constatons que les investisseurs valorisent l'affiliation sectorielle, positivement pour les secteurs verts et négativement pour les secteurs bruns, et ce même après avoir contrôlé d'autres caractéristiques financières et extra-financières au niveau des entreprises. Les effets estimés sont significatifs : nous observons une surévaluation de 24% pour les entreprises des secteurs verts et une sous-évaluation de 12% pour les entreprises des secteurs bruns en moyenne par rapport au reste du marché. En outre, les entreprises des secteurs verts font l'objet d’une attention accrue de la part des investisseurs depuis 2018 et apparaissent de plus en plus surévaluées par rapport au reste du marché. Ces résultats suggèrent que, pour des raisons apparemment non financières, les investisseurs ont développé au fil du temps une forte préférence pour les actions des secteurs verts.