Depuis les années 1990, la finance mondiale peut être comparée à une grande centrale nucléaire qui brasse des masses de capitaux considérables, qui utilise des produits parfois dangereux, des matières fissiles, et qui est connectée à de multiples centres financiers, parfois dans des paradis fiscaux, et à l'ensemble de l'économie réelle. À tout moment, le défaut d'un acteur, d'un produit, un choc asymétrique ou encore un événement politique peuvent avoir des conséquences incalculables sur les marchés tant cette centrale fonctionne de manière instable et peu sécurisée. Or, contrairement à ce que l'on croit souvent, il est possible de neutraliser cette centrale. Il est possible de remettre la finance à sa place, par un travail méthodique et résolu. En l'espace de deux ou trois ans, il est possible de prendre quelques mesures efficaces et de rendre le système financier beaucoup plus résilient.
Face à la crise, les marges de manoeuvre en matière de politique budgétaire et monétaire sont épuisées. En revanche, dans la réforme de la finance, elles sont immenses. Sur chacun des grands chantiers qui avaient été définis par le G20 de Londres, trois ou quatre mesures peuvent véritablement changer le cours des choses. Ces mesures sont d'autant plus urgentes à prendre que depuis la crise de 2008, rien n'a véritablement changé. Et que le risque d'une nouvelle crise systémique se profile.
Insuffisance des régulations financières et recul de la gouvernance
Depuis les années 1990, la finance mondiale peut être comparée à une grande centrale nucléaire qui brasse des masses de capitaux considérables, qui utilise des produits parfois dangereux, des matières fissiles, et qui est connectée à de multiples