La conformité : alibi ou contre-pouvoir ?
A l'heure où les régulateurs sépuisent à rechercher comment lutter contre les excès sans tuer les activités qui les génèrent, un sentiment grandit : alors que la globalisation et les nouveaux systèmes de communication ont dopé
A l'heure où les régulateurs s'épuisent à rechercher comment lutter contre les excès sans tuer les activités qui les génèrent, un sentiment grandit : alors que la globalisation et les nouveaux systèmes de communication ont dopé la capacité de nuisance des cyniques et des francs-tireurs, éparpillé les risques, permis l'organisation de l'opacité et pesé sur la traçabilité et les contrôles, elle a, dans le même temps, désarmé les systèmes traditionnels de régulation face à des acteurs qui ne connaissent pas de frontières et qui, pour certains, jouissent d'une puissance supérieure à celle des États. Il est grand temps de se demander pourquoi le vrai grand blanchiment international, comme les fraudes financières aux moyens de paiement, organisées sur un mode industriel, passe à travers les mailles du filet. Et surtout pourquoi les efforts coûteux déployés pour prévenir les risques n'ont pu empêcher la série de crises et de scandales financiers qui ont marqué le début du millénaire.