Les banques centrales pendant et après la pandémie de Covid-19
Les réactions monétaires à la crise de la Covid-19 et à la grande crise financière ont différé de trois manières importantes. Les banques centrales ont puisé dans les outils hérités de la crise précédente et inventé des instruments nouveaux pour combattre le risque de dislocation du système financier. La complémentarité nouvelle entre politiques monétaire et budgétaire a créé de nouvelles marges de manoeuvre macroéconomiques, y compris dans les économies émergentes. Et la FED et la BCE ont pris en compte la nature mondiale de la crise et alimenté la liquidité internationale en dollar et en euro. Y aura-t-il une « politique monétaire d’après-Covid » ? Cela pose trois questions plus fondamentales. En les éloignant encore plus de leurs objectifs, la crise obligera-t-elle les banques centrales à repenser leurs stratégies ? Le « mariage de raison » actuel entre politiques monétaire et budgétaire va-t-il subordonner les banques centrales aux impératifs budgétaires ? Et la pandémie risque-t-elle d’aviver l’ambivalence de l’opinion face aux banques centrales, en accroissant l’inconfort vis-à-vis de leur pouvoir et de leur indépendance tout en créant de nouvelles attentes à leur égard ?