Nouvelles orientations de la politique monétaire : abandon du point d'ancrage ?
Lorsqu'on se demande s'il faut envisager de nouvelles doctrines, de nouvelles orientations pour la politique monétaire, il faut analyser l'expérience du passé, les erreurs ou les succès. Par exemple, qu'avons-nous appris de la période de la « grande modération » dans laquelle une politique monétaire améliorée a joué un rôle majeur ? La Fed (Federal Reserve) et la Banque centrale européenne (BCE) ont revu leurs stratégies. Les deux banques centrales ont modifié leurs objectifs d'inflation. Le ciblage de l'inflation en tant que tel est largement considéré comme la stratégie optimale. Cependant, il n'existe à ce jour aucun modèle de ciblage de l'inflation qui intègre les risques du système bancaire et des marchés financiers, avec toutes leurs dynamiques, leurs non-linéarités et leur complexité globale. Le « deuxième pilier » de la stratégie de la BCE peut être considéré comme une approche visant à intégrer ces aspects dans le processus de décision de la politique monétaire.
Contrôler ou orienter plus modestement les anticipations d'inflation reste un défi majeur pour les banques centrales. L'orientation prospective est devenue la principale stratégie de communication pour ancrer les anticipations d'inflation. L'élargissement du rôle des banques centrales a suscité des inquiétudes quant à l'indépendance de cette institution. Globalement, le rôle des banques centrales dans la société doit être reconsidéré. Les banquiers centraux ne doivent pas ignorer la menace qui pèse sur leur indépendance en s'impliquant dans des questions politiques.