Limiter la budgétarisation des banques centrales
Depuis 2007, et en particulier pendant la pandémie de Covid, les banques centrales ont élargi la portée et l'ampleur de leurs interventions de manière sans précédent, brouillant les frontières entre politique monétaire et politique budgétaire. Cette fiscalisation met en danger l'indépendance des banques centrales, affaiblissant ainsi la capacité des responsables de la politique monétaire à remplir leurs mandats de stabilité des prix et de stabilité financière. Pour retrouver la répartition des responsabilités d'avant-2008, les gouvernements doivent fixer des limites plus claires à ce que les banques centrales peuvent et ne peuvent pas faire. Pour limiter la fiscalisation, les autorités peuvent faire deux choses : s'engager à établir des distinctions structurelles entre la politique budgétaire et la politique monétaire, et articuler une fonction de réaction du bilan (analogue à la fonction de réaction du taux d'intérêt directeur) qui prévoit l'annulation des interventions en cas de crise lorsque la fonctionnalité du marché est rétablie. Après s'être engagées dans la fiscalisation plus d'une fois, par choix ou par circonstance, les banques centrales doivent établir un cadre qui empêche la répétition.