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 Le Brexit : liberté ou tragédie ?


David WRIGHT * Ancien directeur général adjoint de la direction générale « Marché intérieur et services », Commission européenne ; président, EUROFI. Contact : DJWcastello82@gmail.com.Je remercie vivement Pervenche Berès et Sylvie Matherat de m'avoir invité à écrire un article sur le Brexit et ses effets sur l'Union européenne. Elles ont toutes deux beaucoup contribué au processus d'intégration européenne pendant de nombreuses années et toutes deux croient fermement en une Union européenne forte et unie.J'ai écrit également cet article en tant que citoyen européen convaincu et engagé et à titre personnel.

Le vote en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016 a libéré de nouvelles forces politiques et économiques puissantes au Royaume-Uni (RU) et dans l'Union européenne (UE). Pourquoi et comment cela s'est-il produit ?

On n'a jamais dit la vérité sur l'UE au peuple britannique – ni sa raison d'être en tant qu'organisation politique internationale chargée de construire une paix durable sur le continent européen, ni les avantages d'une étroite coopération européenne dans un monde interconnecté et multipolaire fondé sur des traités juridiquement contraignants.

L'euroscepticisme au RU, construit pendant quarante ans, n'a pas été contesté par des générations de responsables politiques et a été, sans relâche, alimenté par une presse britannique hostile et agressive.

Il n'y a aucune preuve à ce stade que le RU ait prospéré hors de l'UE ; au contraire, politiquement et économiquement, il a régressé. Il est devenu moins fiable, économiquement instable et moins influent au niveau international.

L'intégration européenne, cependant, a progressé de manière significative depuis que le RU a quitté l'UE, mais l'UE a aussi perdu certains importants atouts et qualités britanniques.

Le Brexit : liberté ou tragédie ? Une tragédie coûteuse pour le peuple britannique qui durera des générations.

J'ai travaillé pour la Commission européenne pendant trente-quatre ans, jusqu'en 2012, et j'ai continué à soutenir ce remarquable projet politique depuis, notamment en présidant la plus grande conférence européenne sur les services financiers, EUROFI, précédemment dirigée par un haut fonctionnaire européen, Jacques de Larosière. Entré à la Commission européenne en 1977, j'ai été l'un des premiers Britanniques à intégrer les institutions européennes, le Royaume-Uni ayant rejoint la Communauté européenne en 1973. Au fil des années, à mesure que ma carrière à la Commission se développait et que mon travail y prenait de l'importance, j'ai évolué jusqu'à me sentir européen jusqu'au bout des ongles.Pendant cinq décennies, j'ai admiré, observé et contribué à certaines parties du processus d'intégration rationnelle de l'Europe – un processus…