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 La crise du coût de la vie dans la zone euro : quels enseignements ?


Helene SCHUBERTH * Chef économisteAustrian Trade Union Federation (ÖGB). Contact: helene.schuberth@oegb.at.

Cinq récits ont façonné la perception et l'évaluation de la crise du coût de la vie en Europe : la politique monétaire a été considérée comme le meilleur moyen pour ramener l'inflation à l'objectif fixé. Les décideurs politiques devraient s'abstenir de prendre des mesures directes de contrôle des prix, en particulier dans le secteur de l'énergie, afin de ne pas fausser l'allocation des ressources. Les opinions sur les causes fondamentales de l'inflation ont oscillé entre profits excessifs et revendications salariales, la préoccupation principale étant d'éviter une spirale salaires-prix. Les économies européennes, importatrices nettes d'énergie, ont été touchées par un choc négatif des termes de l'échange, les salaires ont été déflatés en utilisant le déflateur du PIB au lieu de l'IPC qui inclut les biens importés. Enfin, la politique économique devait se concentrer sur le soutien aux ménages à faible revenu. Toutefois, dans certains pays, la pensée macroéconomique établie a empêché la mise en place de contrôles stratégiques des prix et de mesures visant à interdire les prix abusifs.

Depuis que l'inflation a frappé les économies européennes durant l'été 2021, les principaux débats économiques ont été dominés par cinq narratifs. Premièrement, la politique monétaire a été priorisée pour contrer l'inflation, un narratif qui s'appuie notamment sur l'argument qu'en dehors des chocs énergétiques, l'inflation par la demande avait également joué un rôle prépondérant. Deuxièmement, les mesures directes de contrôle des prix, portant notamment sur les prix de l'énergie, mises en œuvre par certains pays au début de la crise, ont reçu une forte opposition. En règle générale, il a été soutenu que les signaux de prix, reflets de la rareté des matières premières, ne doivent pas être estompés par des mesures de contrôle des prix ; de plus, de nombreux observateurs ont considéré que les hausses des prix de l'énergie étaient des…