Aux origines de l'envolée de l'inflation aux États-Unis
La chronologie du choc inflationniste de 2021-2022 est assez claire. Ce qui l'est moins, c'est, derrière la multitude et la confluence des sources, le rôle joué par les facteurs d'offre, d'un côté, et de demande, d'un autre côté. Une analyse simple des contributions à l'inflation américaine des principaux postes de l'indice des prix à la consommation fait ressortir la plus grande importance relative de l'inflation sous-jacente par rapport à l'inflation énergétique et alimentaire, et suggère donc, à cette aune, une inflation américaine plus tirée par la demande que par l'offre. Des analyses plus poussées viennent toutefois tempérer cette vision en faisant également ressortir l'importance des facteurs d'offre, au travers du rôle joué par la série de chocs sur les prix de l'énergie et des matières premières et le marché des biens. Il apparaît même que sans ces facteurs d'offre, l'inflation par la demande n'aurait pas été aussi forte. Si au début de 2024, le processus de désinflation est bien engagé, pour partie grâce à l'action déterminée des banques centrales, il reste encore du chemin à parcourir avant que l'inflation ne soit de retour, durablement, à la cible de 2 %. À l'avenir, celle-ci pourrait, par ailleurs, plus représenter un plancher qu'un plafond.