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 L'efficacité partielle de la politique monétaire : une critique keynésienne du modèle de la nouvelle synthèse néoclassique


Nicolas PILUSO * Maître de conférences HDR, Université Toulouse 3 Paul Sabatier. Contact : nicolas.piluso@iut-tlse3.fr

Partant du constat que la politique monétaire peine à stimuler l'économie en récession par une baisse des taux d'intérêt, nous proposons une application de cette critique au modèle macroéconomique de la nouvelle synthèse néoclassique pour en évaluer les conséquences. Nous mettons en évidence que ce modèle repose sur l'hypothèse peu crédible selon laquelle la politique monétaire joue un rôle stabilisateur efficace en toutes circonstances. Nous identifions des situations dans lesquelles la politique monétaire n'est pas efficace (rigidité à la baisse du taux d'intérêt et/ou inélasticité de l'investissement au taux d'intérêt) : elles sont bien plus fréquentes que le cas particulier de la trappe à liquidités. En appliquant cette critique keynésienne à un modèle de type DSGE simplifié, nous montrons que les conclusions du modèle DSGE en matière de politique économique sont remises en cause.

Dans un numéro de 2003 de la revue Économie Politique, Abraham-Frois demande le retrait du modèle ISLM (Investment Savings Liquidity Money) des manuels de macroéconomie et son remplacement par un modèle qu'il a lui-même développé, le modèle ISTRI (IS du modèle ISLM, avec le taux d'intérêt (TR) et l'inflation (I) au lieu de LM). Ce dernier a été construit sur la base des travaux de Romer (2000) et de Taylor (1998). Il ouvre la voie à une macroéconomie « sans LM », réclamée par de nombreux économistes standards (Woodford, 2003), mais aussi post-keynésiens (Palley, 2008). En effet, au lieu d'une détermination endogène du taux d'intérêt par l'équilibre du marché monétaire, Abraham-Frois considère que la banque centrale fixe elle-même ce taux en fonction d'une règle de politique monétaire (ciblage de l'inflation ou autre). La masse monétaire…