Concurrence bancaire et " transition financière " dans les pays d'Europe centrale : l'apport des banques étrangères
Dans la première partie des années 1990 les pays d'Europe centrale ont favorisé la création de nouvelles banques privées afin d'accroître la concurrence et d'améliorer la qualité de l'intermédiation financière. En l'absence de résultats probants, ils ont fait appel, dans la seconde partie des années 1990, au capital bancaire étranger. Les banques étrangères, notamment en Hongrie où elles sont très présentes, ont instillé de la concurrence et ont contribué à augmenter l'efficience du secteur. L'exercice de la concurrence s'est traduit par des " effets prix ", tels que la réduction de l'écart sur les taux d'intérêt, mais également par des " effets qualitatifs ", comme l'adoption par les banques locales de pratiques et de services en usage dans les pays développés à économie de marché. L'apport étranger n'est pas compréhensible dans un cadre néoclassique de concurrence parfaite, qui ferait de l'ajout de nouveaux concurrents, semblables aux banques en place, une condition suffisante au renforcement de la qualité de l'intermédiation financière. C'est parce que les banques étrangères se comportent en innovateurs et bouleversent les pratiques antérieures, qu'elles ont contribué à lancer un processus de concurrence dynamique propice au renforcement de la qualité de l'appareil bancaire des pays d'Europe centrale.