Nicolas Calcoen, Directeur Général Délégué, Amundi

Alors que l’Union européenne dispose d’un abondant gisement d’épargne, pas moins de 35 000 milliards € avec un taux d’épargne les plus élevé du monde (13%), le financement des transitions reste une question complexe à résoudre. 

Dans ce contexte, il est intéressant de s’interroger sur la capacité d’un gestionnaire d’actifs à influencer l’orientation de l’épargne. Comment un gestionnaire d’actifs comme Amundi peut-il œuvrer à orienter cette épargne vers les investissements les plus pertinents eu égard aux contraintes et objectifs de transition environnementale, énergétique, numérique et d’autonomie économique stratégique ? Quels sont les outils et marges de manœuvre dont il dispose ?

Sur le plan structurel, il est également pertinent de se demander si ce rôle lui revient. Ne faut-il pas considérer que l’investisseur soit seul acteur du choix d’investissement, et que les facteurs d’orientations devraient être l’objet des autorités publiques, nationales ou européennes ? 

A ce contexte complexe de financements des transitions s’ajoute la problématique de la compétitivité entre la gestion d’actifs européenne et américaine. Derrière un enjeu de concurrence se trouve également un enjeu de souveraineté. Dès lors, y a-t-il des inflexions que la prochaine Commission devrait considérer pour permettre un rapport équilibré entre les acteurs de ces services financiers ?