Florence Lustman, Présidente de France-Assureurs

À l’heure où le changement climatique et les catastrophes naturelles s’intensifient, le rôle des assurances devient critique pour garantir une protection adaptée et préserver les équilibres économiques et sociaux. Comment assurer une couverture adéquate et un accès universel à l’assurance face à des risques toujours plus fréquents, complexes et prévisibles ou non ?  Quelle place et quel rôle pour les acteurs européens de l’assurance au plan mondial pour leur permettre de continuer à exercer leur mission.

En Europe, les écarts de protection d’assurance en cas de catastrophes naturelles restent importants, révélant une insuffisante protection face à certains aléas majeurs. Faut-il, par exemple, envisager un régime sur le modèle français de catastrophes naturelles à l’échelle de l’Union européenne pour mutualiser les risques et renforcer la résilience collective ? Ou bien prendre le chemin d’une augmentation des primes, risquant d’éloigner davantage d’individus des mécanismes assurantiels ?

Face à des défis croissants, la réglementation européenne cherche à établir un cadre protecteur et incitatif pour le secteur de l’assurance et les assurés. Qu’il s’agisse de lutter contre les pratiques abusives – publicités trompeuses ou détournements d’indemnisation – ou d’encadrer bilans et mécanismes de financement, la régulation structure un marché compétitif. Pourtant, elle est souvent critiquée pour limiter excessivement l’investissement de long terme en capital. Comment peut-elle aussi mobiliser les assureurs pour financer les grandes transitions climatique, économique et énergétique ? La législation européenne favorise-t-elle vraiment le rôle d’investisseur de long terme du secteur de l’assurance ?

Enfin, en tant que gestionnaires d’actifs majeurs, les assureurs sont face à un dilemme stratégique : concilier leur responsabilité environnementale avec leur impératif de rendement.