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 Les services financiers : politique des pouvoirs publics et concurrence internationale


Rinaldo M. PECCHIOLI

Division des marchés financiers OCDE, Paris

Trois développements, actuellement en cours et qui sont liés entre eux, influenceront profondément l'évolution future du secteur des services financiers : l'adoption d'une démarche de marketing dans le secteur financier, la « titrisation » de l'intermédiation financière et l'intégration des marchés. Dans ce contexte, la viabilité des établissements dépendra de deux éléments fondamentaux : leur capacité à ne pas se laisser distancer dans les innovations et les développements sur le marché et leur capacité à réagir de manière rapide et efficace aux exigences des clients, qui se modifient sans cesse. Notamment en ce qui concerne ce dernier facteur, l'attitude qu'adopteront les autorités face au problème général de l'égalité des conditions de la concurrence tant sur le plan national que sur le plan international, sera d'importance primordiale pour la détermination du degré réel de compétitivité des différents groupes d'institutions financières sur le marché mondial. Dans ce contexte, l'exposé prend en compte trois questions qui ont pris de l'importance dans les discussions internationales au cours de ces dernières années : la déréglementation et la re-réglementation, l'égalisation des conditions de la concurrence et l'opportunité d'établir des règles du jeu internationales.
L'importante interpénétration des marchés sur le plan mondial et les considérations concernant la compétitivité internationale des structures financières nationales militent fortement en faveur d'une dérégulation plus poussée des marchés financiers. Cependant, le processus qui consiste à assujettir les établissements à de nouvelles réglementations essentiellement mais pas exclusivement du point de vue du contrôle prudentiel, est indispensable pour la préservation de la sécurité et de la solvabilité des établissements qui opèrent sur un marché financier plus compétitif.
Il existe un large consensus sur l'opportunité d'une politique qui viserait à réduire l'hétérogénéité actuelle des usages et des réglementations dans le monde. Cependant, les chances d'arriver effectivement à une plus grande compatibilité entre les usages et les réglementations semblent être assez incertaines. En effet, la situation où les instruments et les intermédiaires se confondent de plus en plus peut exacerber les inégalités de concurrence et entraver l'adoption d'une politique globale en matière de gestion de systèmes financiers.
L'intégration de fait des marchés financiers doit être accompagnée de la mise en place de règles de base, acceptables sur le plan mondial, qui visent à renforcer les fondements d'un système d'échanges libéral en matière de services financiers et à définir un cadre solide pour la coopération internationale dans ce domaine. Une action générale en cette matière est indispensable si l'on veut limiter les risques d'une réémergence d'attitudes protectionnistes, ce qui compromettrait le bon fonctionnement du système financier mondial et qui conduirait à des distorsions et des incompatibilités encore plus graves entre les usages et les réalités du marché.