Les banques ne restent pas passives devant la baisse des taux. Leur comportement est même crucial dans les mécanismes de transmission de la politique des taux sur les variables économiques et financières. Nous présentons ici une discussion sur le comportement des banques françaises face à la baisse des taux, en comparant les deux périodes : 1984-1986 et 1992-1993. En utilisant un modèle conceptuel d'analyse des positions de taux d'un bilan bancaire, on peut montrer que, en raison des changements réglementaires et des innovations intervenus depuis 1984, la gestion de la position de taux du système bancaire pendant les deux dernières périodes de baisse des taux a été très différente : une action sur les sensibilités des taux débiteurs en 1984-1986, une recomposition des bilans en même temps qu'un recours accru aux instruments de marché en 1992-1993. D'une manière générale, les banques, de dépôt sont soumises à une
exposition structurelle à la baisse des taux, et cette exposition est d'autant plus grande que les taux administrés sont insensibles, comme cela a été le cas en 1993.