L'idée selon laquelle l'actif et le passif peuvent être évalués à leur valeur actuelle (ou « juste valeur ») plutôt que comptabilisés au coût historique n'est pas nouvelle. Après tout, un individu souhaitant évaluer son propre patrimoine s'intéresserait à la valeur actuelle de ses biens et non au prix qu'il les a payés. Néanmoins, en vertu des normes IFRS (International Financial Reporting Standards) et de tous les principaux systèmes de comptabilité utilisés dans le monde, la plupart des actifs et passifs ne sont pas actuellement évalués à leur juste valeur. Les normes IFRS contiennent deux exceptions importantes :
- l'évaluation à la juste valeur est autorisée (mais pas obligatoire) pour les immobilisations corporelles et certaines immobilisations incorporelles ;
- l'évaluation à la juste valeur est requise pour certains instruments financiers. En outre, l'IASB (l'organisme qui établit les normes IFRS) a récemment proposé que tous les instruments financiers ne nécessitant pas une évaluation à la juste valeur puissent être comptabilisés à leur juste valeur si l'entité le souhaite (option de la juste valeur).
Le présent article porte essentiellement sur la deuxième de ces catégories : les instruments financiers. Ce sont les éléments qui sont le plus souvent proposés comme candidats à l'évaluation à la juste valeur.