Crise financière : une défaillance des morales individuelles et collectives
Pierre de Lauzun, président de la Commission éthique financière des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), analyse les failles révélées par la crise financière : des erreurs morales des acteurs, encouragées par des pratiques aberrantes
Pierre de Lauzun, président de la Commission éthique financière des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), analyse les failles révélées par la crise financière : des erreurs morales des acteurs, encouragées par des pratiques aberrantes dont les modalités de rémunération, une foi aveugle dans une certaine conception du marché, aggravée par des erreurs de régulation : d'où ce que Jean-Paul II appelait des « structures de péché ». L'activité financière, indispensable au fonctionnement de l'économie, n'est pas en soi immorale, même si le comportement des acteurs, individuel ou collectif, peut l'être. L'appât du gain n'est pas le monopole de la finance, même si le risque y est plus élevé qu'ailleurs du fait de sa dimension abstraite et des sommes en jeu. Surtout, les marchés n'ont pas une fonction technique indépendante des acteurs : ils reflètent les priorités individuelles et collectives, ce qui devrait pousser les investisseurs à se mobiliser, car ce qui est en cause est une conception de l'homme et de la société, et celle de la doctrine sociale de l'Église diffère dans ses priorités du libéralisme ambiant relativiste. « On a la finance de nos valeurs collectives réelles, ou de celle qui prospère en leur absence. »