Les défis posés à la politique monétaire par un environnement plus exigeant
La politique des banques centrales a permis de surmonter deux crises majeures dans la période récente. Et si l'adage qui veut que la banque centrale ne peut pas tout reste vrai, il est néanmoins manifeste que les banques centrales sont désormais obligées de s'intéresser non pas au seul pilier monétaire, mais aussi à des catégories nouvelles comme la montée des dettes publiques, les investissements nécessaires au changement climatique, la montée des inégalités ou la concentration des patrimoines, bref élargir les critères de stabilité par une analyse monétaire et financière.
La politique monétaire a eu un rôle décisif pour amortir, dans les pays avancés, les effets des deux dernières crises mondiales, celles de 2007-2009 et de 2020. Elle a aussi permis de sauvegarder l'intégrité de la zone euro. C'est le fameux « quoi qu'il en coûte » (« whatever it takes ») de Mario Draghi. Cette puissance et cette efficacité de la politique monétaire sont reflétées en creux par le mantra des banquiers centraux au cours de la dernière décennie : « La politique monétaire ne peut pas tout. » Cette limitation doit protéger les banques centrales d'une attente excessive qui, en les éloignant de leur mandat, porterait atteinte à leur crédibilité. Mais elle ne doit pas les empêcher de participer à affronter les défis à venir : montée de l'endettement public, ralentissement de la croissance potentielle, changement climatique,…