Une esthétique du portefeuille : la composition exotique des titres financiers de Marcel Proust
En cette année du centenaire de la disparition de Marcel Proust (1871-1922) – et comme « Finance » et « Littérature » ne sont qu'en apparence séparées –, nous nous intéressons à l'exotisme financier du point de vue d'un investisseur particulier : l'auteur de À la Recherche du Temps perdu (désormais Recherche). Pour ce faire, nous nous référons aux actes de succession de ses parents (Archives nationales), ainsi qu'à sa correspondance (désormais Corr.). On se souvient de M. de Norpois, figure du capitaliste du roman. Quand le père du narrateur lui exposa ses titres financiers : « Il n'hésita pas à [le] féliciter de la « composition » de son portefeuille « d'un goût très sûr, très délicat, très fin ». On aurait dit qu'il attribuait aux relations des valeurs de bourse entre elles, et même aux valeurs de bourse en elles-mêmes, quelque chose…