Le virage vers l'Asie de l'economie russe
La guerre avec l'Ukraine et les sanctions occidentales conduisent inexorablement l'économie russe à se tourner vers l'Asie en développement, qui constitue le seul antidote possible à l'effondrement des relations avec l'Europe. Le continent asiatique est relativement résilient face au choc macroéconomique provoqué par cette guerre et sa dépendance énergétique va continuer de nourrir la réorientation des exportations russes.
Les perspectives de nouveaux partenariats et d'investissements asiatiques en Russie sont pour l'instant limitées par deux facteurs clés : le retrait des entreprises des pays développés d'Asie (Japon, Corée du Sud, Taïwan) et la prudence des grands groupes d'Asie en développement face aux risques économiques et réputationnels du moment. L'Asie ne comblera donc pas rapidement les vides laissés par les entreprises occidentales sur le marché russe.
À long terme, l'ouverture à l'égard de Moscou se fonde dans une majorité de pays asiatiques sur une neutralité politique à l'égard du conflit et sur des liens militaires et géostratégiques anciens qui seront maintenus. Sur le plan monétaire, la Chine va tenter de construire une alliance russo-asiatique ambitieuse pour contrer l'hégémonie du dollar.