La Théorie monétaire moderne : idées fausses, vraies limites et angles morts. Un tour d'horizon des critiques
Depuis la grande crise financière, la Théorie moderne de la monnaie (TMM) suscite l'intérêt des milieux politique, médiatique et académique. Le « moment » keynésien qui a suivi cette crise a sorti d'une relative confidentialité ce courant de pensée qui défend un retour permanent de la dominance budgétaire à rebours du consensus autour d'une politique monétaire indépendante du pouvoir politique. Toutefois, la TMM fait l'objet de vives attaques de la part d'économistes dits de l'offre, de la synthèse voire même post-keynésiens dont la TMM est pourtant réputée proche. Les points de vue les plus virulents contestent le caractère scientifique de la TMM et la réduisent à un mouvement politique assimilable à l'aile radicale du parti démocrate américain. D'autres critiques plus élaborées s'attellent à démontrer les limites théoriques et empiriques des préconisations de la TMM. Cet article propose une synthèse des critiques adressées à la TMM et apporte une contribution en questionnant l'économie politique de la théorie.