La confidentialité des paiements : du xviiie siècle à l'euro numérique
Cet article propose une approche objective de la question de la confidentialité des paiements. Au xviiie siècle, cette question était simplement vue sous l'angle pénal. Les tentatives ultérieures de l'intégrer à la sécurité des entreprises ou de proposer des solutions cryptographiques se sont avérées inadéquates. Lorsque la banque de détail a découvert comment extraire des revenus des données opérationnelles, la confidentialité des paiements a finalement été définie comme le fait de fournir une protection de base des données relatives aux consommateurs et aux investisseurs. Les questions de confidentialité soulevées par le projet d'euro numérique sont examinées sous cet angle, ainsi que d'un point de vue microéconomique.
La protection de la vie privée dans le domaine des paiements est généralement considérée comme une question secondaire relevant du problème plus général de la vie privée. L'enracinement du paradoxe de la vie privée ainsi que de nombreuses idées fausses et courantes sur la vie privée et l'anonymat dans les paiements illustrent la nécessité de traiter la confidentialité des paiements comme une question autonome. Au début, la violation du secret bancaire était considérée comme une infraction pénale. Par la suite, la protection des données de paiement a été considérée comme un objectif des cadres de sécurité de l'entreprise. Après l'évanouissement de l'espoir d'une solution purement technique, la valeur des données de paiement a signalé la nécessité d'une approche institutionnelle : aujourd'hui la confidentialité des paiements est définie…