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 Le retour de l'inflation en France


Mathieu PLANE * Directeur adjoint ; OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Contact : mathieu.plane@ofce.sciences-po.fr.
Gaston VERMERSCH ** Administrateur, Insee.Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que les auteurs et pas les institutions auxquelles ils appartiennent.

Après avoir atteint 5,2 % en 2022, puis 4,9 % en 2023, l'inflation en France devrait revenir en dessous des 3 % en 2024, puis converger vers les 2 % au-delà. Si l'épisode inflationniste a été d'une relative courte durée, cela s'explique, d'une part, via le reflux des prix de l'énergie ainsi que des politiques publiques actives ayant limité l'inflation énergétique et, d'autre part, via la dynamique salariale qui n'a pas suivi l'inflation, au détriment du pouvoir d'achat des salariés. Ainsi, le reflux actuel de l'inflation est peu lié à la politique monétaire et passe d'abord par la baisse des prix de l'énergie et la désindexation des salaires. Enfin, une inflation plus élevée, mais maîtrisée, permettrait d'alléger le poids de la dette, en augmentant la croissance potentielle nominale, dans une économie française très largement marquée par des emprunts à taux fixe et à maturité longue.

Après une décennie de très faible hausse des prix (1 % en moyenne sur la période 2010-2019), le retour de l'inflation en France et dans la plupart des pays occidentaux a surpris par son ampleur et son aspect inattendu. Alors que le choc sanitaire s'est matérialisé par une contraction massive de l'économie générant des risques déflationnistes (0 % en glissement annuel en fin d'année 2020 pour l'inflation française), la forte reprise post-Covid dans la plupart des pays, à partir du second semestre 2021, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine, au début de 2022, ont rapidement inversé la tendance en cours. Cela a donné lieu à une inflation avoisinant les 6 % dès le milieu de 2022, et ce, jusqu'au milieu de 2023, avant de refluer progressivement. Tiré par la forte hausse des prix de l'énergie dans un premier temps, puis par ceux de…