La série de crises de change commencée en Thaïlande en juillet dernier fait apparaître aujourd'hui plus clairement la double nature de " la " crise asiatique : crise classique liée à un déséquilibre extérieur, elle s'explique surtout par des faiblesses structurelles profondes : surinvestissement immobilier aveugle d'une part et mauvaise gestion du système bancaire.
Lorsque les marchés ont pris conscience de la fragilité des comptes extérieurs et/ou la " bulle " immobilière a éclaté, les attaques contre les devises sont apparues et les faillites se sont multipliées, entraînant des réactions en chaîne. Dans de nombreux cas, la faiblesse du système politique a accentué les difficultés ; les pays aux situations les plus fragiles ont connu les chocs les plus brutaux : baisse massive du taux de change et de la bourse, faillites en cascades.
Cependant, à l'issu d'un effort sans précédent de la communauté internationale sous l'égide du FMI, la phase la plus aiguë de la crise semble maîtrisée et le redressement de plusieurs pays paraît désormais envisageable. Cependant, la prudence doit demeurer : les perspectives demeurent incertaines d'une part parce que la crise n'a pas fini de produire ses effets dans la région même et d'autre part parce que l'avenir dépend surtout du pole de stabilité " chinois ".