Les faisceaux d'indices que certains économistes, dont Paul Krugman, ont identifiés comme des signes précurseurs des crises de change, étaient pour la plupart décelable en Asie du sud-est depuis quelques années : croissance du crédit intérieur supérieure à la demande de monnaie, financement des déficits courants par des capitaux à court terme spéculatifs, politiques budgétaires expansionnistes, appréciation des taux de change nominaux...
Pourtant, dans une large mesure, la crise monétaire de l'été est apparue comme une surprise, et nul n'avait sans doute prévu son ampleur ni sa durée : l'analyse des signes précurseurs énoncés plus haut a en effet été brouillé par la mauvaise qualité de l'information économique, et par la sous-estimation du facteur politique dans le déclenchement et l'installation de la crise.
L'impact de la crise financière sur les pays d'Asie du sud-est dépendra de la gravité des signes annonciateurs et de la rapidité d'adaptation des politiques économiques au nouveau contexte.