La justification de l'essor des conglomérats financiers en Europe
Cet article propose de justifier l'émergence des conglomérats, en insistant sur les avantages réciproques des managers et des actionnaires. De ce point de vue, les managers ont pour fonction de rendre cohérent des activités n'entrant pas nécessairement en synergie, pour assurer une rentabilité suffisante aux actionnaires. D'autre part, les managers dont l'objectif ne se réduit pas à la maximisation de la valeur des actions, tentent de maximiser leur présence au sein du conglomérat (thèse de l'enracinement). Notre idée est que le conglomérat parvient à conforter la thèse de l'enracinement, en donnant aux managers des marges d'endettement supplémentaires (par l'endettement intra-groupe) afin d'augmenter l'effet de levier du conglomérat. En même temps les conglomérats faiblement dotés de fonds propres bénéficient du régime de consolidation prudentiel, dont la double conséquence est d'une part l'augmentation artificielle des fonds propres par simple addition, et l'isolement du manager de la pression des actionnaires.