Lors des dernières années, on a assisté dans de nombreux pays, et récemment en France, à une réduction du rôle joué par les instruments directs de la politique monétaire tels que l'encadrement du crédit, au profit d'instruments qualifiés d'indirects, et en premier lieu ta manipulation des taux d'intérêt du marché monétaire.
Cette inflexion est largement commandée par le développement des marchés des capitaux, ainsi que par l'ouverture sur l'extérieur. Ces facteurs ont diminué l'efficacité que les contrôles quantitatifs ont pu avoir dans le passé : le développement et la diversification des marchés de titres ont créé des voies permettant de contourner l'encadrement du crédit monétaire et l'ouverture sur l'extérieur a rendu plus difficile que par le passé la déconnexion des taux d'intérêt nationaux par l'intermédiaire de contrôles quantitatifs. Simultanément, ces facteurs ont accru l'efficacité d'une action par les taux d'intérêt, complétée, dans certains pays, par le jeu des réserves obligatoires.
Cependant, si la régulation par les taux d'intérêt est devenue quasiment inéluctable et plus efficace, elle n'en soulève pas moins certaines difficultés, dont la principale tient à l'unicité du mode d'intervention (action sur les taux) pour atteindre deux objectifs : régulation de la masse monétaire interne, stabilité du taux de change. Sans nier ces difficultés, on peut penser que, si elle s'inscrit dans le cadre d'une politique cohérente au plan national et d'une coopération internationale active, une politique monétaire fondée sur les mécanismes du marché, bien comprise par les agents financiers et non financiers, parait aujourd'hui la meilleure technique d'intervention.