La libéralisation financière a donné l'occasion à de très importantes masses de capitaux de quitter leur pays d'origine, donnant parfois à des mains étrangères un fort contrôle sur des entreprises autrefois détenues par des capitaux nationaux. La question peut alors se poser de savoir qui dirige réellement l'entreprise : ses dirigeants, qui souvent restent de la nationalité d'origine, ou ses nouveaux actionnaires étrangers pas nécessairement au fait de toutes les coutumes locales ? Le très vif regain d'intérêt pour les questions de gouvernement d'entreprise pourrait s'expliquer par ces tendances récentes.
Or, le corps théorique n'est pas encore solidement constitué sur ces questions, comme en témoigne la contribution d'O. Pastré. Il s'agit donc de réfléchir dans ce dossier de la Revue d'économie financière sur les réels enjeux théoriques de la relation entre la possession et la direction d'une entreprise. Les héritages institutionnels ou les systèmes financiers conduisent à des pratiques souvent fort diverses d'un pays à l'autre en termes de gouvernement d'entreprise : il s'agira également de les étudier et de les comparer.