Les innovations financières seront liées à l'évolution de la réglementation, correspondant plus fondamentalement à l'évolution des besoins des agents emprunteurs et prêteurs dans un contexte de variabilité des taux de change et des taux d'intérêt. Elles ont une incidence sur les modalités de la politique monétaire.
On constate d'abord que l'innovation financière rend plus instables les agrégats monétaires et déforme leur relation avec les grandeurs réelles. Là où l'innovation est parvenue à maturité, les agrégats sur-représentent la réalité monétaire et là où elle est dans une phase d'essor, ils la sous-représentent. Par ailleurs, elle vide progressivement de leur contenu les agrégats du crédit.
Les autorités monétaires ont réagi dans les grands pays en redéfinissant les agrégats monétaires au profit d'agrégats plus larges et en les diversifiant ce qui a quelque peu brouillé leur valeur. Dans les petits pays, ces agrégats ont pris moins d'importance.
Dans ces conditions, la politique monétaire a eu de moins en moins recours au contrôle quantitatif direct du crédit et a de plus en plus joué sur le coût de la monnaie centrale, le taux de change prenant globalement plus d'importance.
Les agents financiers s'engagent de leur côté plus activement dans les procédures de financement ; la croissance des avoirs internationaux des agents économiques, mal suivis, le rôle croissant des taux variables et l'expansion des marchés à terme ont tendance à rendre moins efficace et moins précise la politique monétaire.
Au plan de l'Europe, le développement de l'Ecu privé plaide en faveur d'une harmonisation très forte des politiques monétaires nationales et la diminution du rôle des agrégats exige une coordination renforcée au sein du SME.