Les défis indiens et l'avenir de la sous-traitance internationale des services
L'Inde fait peur. Et pourtant ses exportations mondiales de services informatiques représentaient en 2006 moins de 30 milliards de dollars et guère plus de deux millions d'emplois tout compris. D'ores et déjà, des pénuries de professionnels qualifiés se traduisent par une hausse rapide des salaires et la délocalisation dans les pays clients des majors indiennes de l'informatique. Mais alors, la crainte est celle du rachat des entreprises occidentales du secteur par les « Maharajas » de l'informatique indienne comme le montrent les rumeurs d'une possible acquisition de Capgemini par Infosys à l'été 2007. La peur de l'Inde est l'expression d'une double inconnue : l'ampleur de la montée en régime de l'internationalisation des services et le syndrome chinois de hub mondial des produits manufacturés cette fois appliqué aux services. Tant la fenêtre d'opportunité démographique en cours en Inde, que l'agressivité des acteurs publics et privés pour négocier leur entrée en force dans la globalisation, convergent pour penser que l'Inde va jouer un rôle actif dans l'internationalisation des services dans les décennies à venir.