Avant la crise, les pays émergents (surtout d'Asie) et les pays exportateurs de pétrole avaient d'énormes excédents extérieurs qu'ils accumulaient dans leurs réserves de change et dont ils se servaient pour doter en capital leurs fonds souverains. Les capacités de financement, l'investissement en capital se trouvaient donc dans ces pays et dans les fonds souverains. Mais la crise a ensuite fait apparaître deux évolutions : d'une part, un considérable mouvement de rapatriement de capitaux depuis les pays émergents et exportateurs de pétrole vers les grands pays de l'OCDE, en particulier vers les États-Unis ; d'autre part, la chute des prix des matières premières. On a alors observé une situation très différente : les pays émergents et pétroliers perdent des réserves de change, l'épargne mondiale se concentre non plus dans ces pays, mais sur le financement des dettes publiques dans les grands pays de l'OCDE : aux fonds souverains se substituent les États, aux États-Unis, en Europe, comme « investisseurs en dernier ressort ».