La Chine est le principal contributeur à la surabondance d'épargne des pays d'Eurasie qui ont conduit aux excédents d'un montant de $1 250 milliards et donc aux liquidités abondantes et aux taux d'intérêt bas qui ont alimenté la bulle des dettes américaines. Une fois les excès d'endettement du secteur privé américain stoppés, le processus de récession mondiale qui en a découlé ne pouvait être renversé que par un endettement de l'État américain ou par une stimulation de la demande intérieure des pays excédentaires, en particulier la Chine. Mais les mesures massives de relance, tant fiscales que monétaires, des autorités chinoises ont été concentrées très majoritairement sur l'investissement et non sur la consommation qui permettrait de réduire drastiquement l'épargne chinoise qui culmine à des niveaux stratosphériques, plus de 50 % du PIB. Alors que le boom de la construction pourrait conduire à accroître la consommation, il pourrait aussi faire naître un autre risque s'il dépasse la capacité financière des ménages. Pendant ce temps, les efforts pour augmenter les dépenses en capital pourraient se révéler déflationnistes ou pourraient finir par réduire la rentabilité des exportations. Sans un revirement permettant de développer la consommation, la reprise chinoise, bien que vigoureuse, pourrait faire long feu.