Les réserves de change très importantes des pays émergents peuvent être dues à deux types de comportements : un comportement mercantiliste (affaiblissement volontaire du taux de change pour soutenir la croissance par les exportations) et un comportement de précaution, les réserves de change très élevées décourageant les attaques spéculatives contre les devises des pays émergents. Mais on observe à nouveau dans cette crise de fortes dépréciations des taux de change de ces pays, sauf de la Chine (les pays choisissent de laisser se déprécier leur monnaie plutôt que de perdre leurs réserves - À quoi servent alors les réserves de précaution ? -), de fortes sorties de capitaux, révélant que l'accumulation antérieure de réserves de change venait d'entrées de capitaux spéculatifs qui peuvent ressortir du pays ; le niveau de réserves élevé, dans cette configuration, ne protège pas contre les sorties violentes de capitaux. On peut donc légitimement se demander si le coût de détention de réserves de change élevées (une utilisation inefficace de l'épargne) a vraiment des contreparties favorables et s'il ne faudrait pas choisir une autre méthode (contrôle des capitaux spéculatifs ?) pour éviter les crises de change dans les pays émergents.