Les crises à répétition depuis le milieu des années 1990 ont révélé la vulnérabilité chronique des pays émergents à l'endettement international. De leur côté, les pays moins avancés (PMA) ne sortent pas d'un cercle vicieux où interagissent la pauvreté, la dégradation de la santé publique, l'insuffisance de l'éducation, la croissance bien trop faible, la violence politique. Les fuites de capitaux minent les finances publiques et entravent l'investissement dans les infrastructures sociales. La corruption au cœur des structures gouvernementales est le trait d'union politique de tous ces échecs. Plutôt que de la considérer comme un effet adjacent du manque de croissance, il faut faire de la corruption la cause première des enchaînements économiques désastreux. Il importe donc de repérer ses effets macroéconomiques pour suggérer des politiques plus efficaces.
Cet article analyse l'impact de la corruption sur l'endettement des pays en développement, et teste, à partir d'un modèle, l'impact des politiques fiscales et de contrôle des capitaux, et enfin rappelle les conditions politiques, à l'intérieur et à l'extérieur de ces pays, qui favorisent la lutte contre la corruption.