L'auteur présente une critique provocante du dogme libéral du libreéchangisme sans limite. Cette
« pensée unique » libre échangiste, à laquelle la gauche elle-même a succombé, qui supprime les frontières et uniformise, qui, en favorisant l'interdépendance des systèmes, est un facteur aggravant de crise ; qui menace la démocratie en soumettant la société à la loi de la croissance, du marchand et du banquier. Et cela au nom d'une lecture superficielle de la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo qui confond les avantages structurels d'une économie avec ceux donnés par la manipulation du coût du travail et des monnaies. Le moment serait venu de redonner à chaque société son autonomie et les instruments de souveraineté pour la défense de ses intérêts tratégiques et de ses priorités collectives ; des moyens existent, tels les principes de conditionnalité et de réciprocité pour rééquilibrer et ordonner les échanges, et pour permettre à chaque société de préserver sa singularité face au marché.