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 Les entreprises face au risque de la corruption


William BOURDON Avocat, Cour d’appel de Paris ; président, association Sherpa.
William Bourdon évoque le comportement souvent ambigu des grandes entreprises face au risque de la corruption. Si les entreprises, soucieuses de leur image, intègrent de plus en plus ce risque, notamment dans des chartes anticorruption, l’auteur note que cela relève plutôt
William Bourdon évoque le comportement souvent ambigu des grandes entreprises face au risque de la corruption. Si les entreprises, soucieuses de leur image, intègrent de plus en plus ce risque, notamment dans des chartes anticorruption, l'auteur note que cela relève plutôt de l'affichage que de l'évolution en profondeur des pratiques. Face à ces délits financiers commis à l'étranger, l'action publique est souvent freinée par les dispositions du Code pénal qui confèrent au procureur de la République un pouvoir d'opportunité de poursuivre, ce qui explique le très faible nombre de condamnations en France, dénoncé par l'OCDE. L'auteur dénonce à cet égard la mauvaise préparation des entreprises françaises face à la dimension de plus en plus extraterritoriale du champ de la lutte contre la corruption dans les pays anglo-saxons. À la suite de l'élection présidentielle, l'arsenal juridique français devrait se renforcer. D'autres innovations sont en cours pour améliorer l'efficacité de la lutte, tel le « plaider coupable » ou l'instauration d'un global manager, qui intègrent les exigences de cette lutte dans la stratégie globale de l'entreprise. S'il est difficile pour une entreprise d'être exemplaire quand son concurrent ne l'est pas, elle a intérêt dans le long terme à miser sur la vertu avant d'y être contrainte par le juge.