Interview
Michel Prada (Président de la COB) indique dans son interview qu'il est favorable à un système à deux piliers, tel qu'il se met en place en France. Ce système repose sur une différenciation entre, d'un côté, le contrôle prudentiel qui a pour objet d'assurer la régulation d'intermédiaires financiers porteurs de risques dans leur bilan, et d'un autre côté, le contrôle de marché qui est une régulation plus microéconomique portant sur les règles concernant les comportements et les pratiques des acteurs de marché dans leurs relations entre eux. Selon Michel Prada, s'il y a intérêt à confier ces deux formes de contrôle à des organismes différents, il est également nécessaire que ces derniers coopèrent étroitement entre eux par des systèmes de représentations croisées dans leurs organes de direction. Il ne paraît pas opportun à Michel Prada d'envisager un grand régulateur de marché européen, une SEC européenne. Cela poserait trop de problèmes pratiques. En revanche, il essentiel d'organiser une coopération, sous forme d'un vrai réseau de régulation avec des relations étroites et organisées entre les régulateurs. A ce sujet, Michel Prada cite le travail remarquable accompli par l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) : ce club de régulateurs d'origine nord américaine qui fonctionne depuis 25 ans a permis de tisser des liens étroits et féconds entre régulateurs. De même, à l'échelle européenne, l'expérience du Forum of european securities commissions (FESCO), créé en 1997 à Paris, est cité en exemple par Michel Prada.