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 De l'open banking à l'open finance


Denis BEAU * Premier sous-gouverneur, Banque de France. Contact : denis.beau@banque-france.fr.

Le développement de l'open finance après celui de l'open banking est un défi pour les marchés financiers, les régulateurs et les banques centrales. Ces mutations en cours permettent d'envisager des services financiers encore plus accessibles, efficaces et innovants, en même temps qu'elles soulèvent de nouveaux défis tant pour les acteurs de marché que pour les pouvoirs publics.

Face à un foisonnement de nouvelles infrastructures qui ne seraient plus opérables entre elles, le risque est celui d'une fragmentation du marché et de la liquidité. Les solutions passent par des réglementations qui incitent à la coopération entre les acteurs privés en complément de l'action des pouvoirs publics pour établir un cadre réglementaire lisible, proportionné, mais aussi suffisamment souple pour tenir compte des évolutions rapides du marché et de l'innovation.

Les acteurs institutionnels peuvent jouer un rôle de catalyseur des initiatives privées en matière de standardisation. La concurrence doit aussi permettre une montée en qualité des API – on parle d'API premium. Un programme d'expérimentations de nouvelles technologies est lancé à la Banque de France. Ces expérimentations montrent notamment qu'une MNBC (monnaie numérique de banque centrale) interbancaire permettrait de maintenir mais aussi de promouvoir la monnaie de banque centrale comme actif de règlement le plus sûr et le plus liquide, tout en l'adaptant à l'évolution de la demande et éviter ainsi la fragmentation des actifs de règlement.

Innovations technologiques, évolutions de la demande, arrivée de nouveaux acteurs : les mutations en cours dans le secteur financier poussent fortement à assouplir les conditions d'accès au marché, pour stimuler la concurrence et favoriser ainsi le développement de nouveaux services, plus efficaces, moins onéreux.En Europe, dans le domaine des paiements, cet assouplissement s'est d'ores et déjà concrétisé. La DME (Directive sur la monnaie électronique), la DSP1 (Directive sur les services de paiement 1) et enfin la DSP2 (Directive sur les services de paiement 2), toutes ces directives ont permis l'émergence d'acteurs plus agiles notamment dans l'exploitation de données.La pression à l'ouverture des données s'étend aujourd'hui à l'assurance ou à l'épargne : après l'open banking, on parle désormais d'open finance. Cette pression pousse à…