Réserves de change : vers un nouveau normal ?
En réponse à l'invasion de l'Ukraine, les avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie ont été gelés par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, l'Australie et la Suisse. C'est la première fois dans l'histoire qu'une action impliquant tous les membres du G7 vise une banque centrale du G20. Le gel des réserves met en évidence l'incidence des alliances stratégiques sur la capacité d'action d'une banque centrale. Cette situation pourrait servir de catalyseur à une tendance déjà enclenchée de diversification des réserves de portefeuilles, en particulier au profit de devises « non traditionnelles » comme le yuan chinois, mais aussi le dollar canadien, le won coréen et le franc suisse entre autres. Si elles intégraient à l'avenir davantage une dimension géopolitique, les stratégies d'accumulation de réserves comporteraient un risque de régionalisation et de fragmentation du Système monétaire international.