Communs et biens publics mondiaux
À la traditionnelle partition entre biens publics et privés, les communs ajoutent une nouvelle dimension : celle des ressources, matérielles ou non, que nous pouvons partager et qui sont vulnérables à l'appropriation privée non régulée. On suggère que cette catégorie est clé pour affronter la polycrise écologique, mais elle exige la mise en place d'un nouveau type d'institutions internationales hybrides réunissant acteurs privés, publics et ONG, et dont Drugs for Neglected Disease Initiative (DNDi) offre un exemple prometteur.
Au début des années 2000, la Banque mondiale a fait la promotion active d'un concept, nouveau pour l'époque, celui des biens publics mondiaux (BPM). Dans le sillage de Paul Anthony Samuelson, il s'agissait de biens et de services dont la consommation ne peut pas être appropriée par un individu unique ou par un groupe isolé de consommateurs, mais concerne potentiellement l'ensemble des agents économiques de la planète : sa consommation est non rivale à l'échelle planétaire. Ce point est décisif : le fait que vous décidiez, ou non, d'aller bronzer au soleil n'a aucune incidence sur la capacité de quiconque de jouir de l'ensoleillement. Dans le même temps, ce type de bien ne peut guère faire l'objet d'un accès régulé (marchand ou administratif) : vous ne pouvez pas poster des forces de l'ordre tous les dix mètres pour réclamer une taxe à…